Le Hamas abandonne Bitcoin qu’il juge traçable trop facilement 

Les Brigades Al-Qassam du Hamas, considérées comme mouvements terroristes par les États-Unis et l’Union Européenne, ont annoncé l’arrêt de la mobilisation des fonds via Bitcoin. Ce programme, lancé en 2019 pour contourner les sanctions internationales, a permis de mobiliser des millions de dollars. Le Hamas justifie cette décision par le souci de protéger les donateurs, identifiables grâce à la transparence de la blockchain.

Bitcoin, le Hamas fait marche arrière

La branche armée du mouvement islamiste palestinien change son approche vis-à-vis du Bitcoin. Après avoir utilisé cet actif pour mobiliser les fonds, Al-Qassam du Hamas a annoncé la fin de son programme de collecte des fonds via Bitcoin. Le message a été publié sur le site du Hamas en arabe et une traduction en anglais a été faite par Chainalysis

Message de Al-Qassam du Hamas en arabe avec traduction en anglais
Message de Al-Qassam du Hamas en arabe avec traduction en anglais

Cette décision prive le groupe d’un soutien financier crucial, mais vise à assurer la sécurité de ses donateurs, face à l’intensification des poursuites contre ceux qui tentent de soutenir le Hamas via Bitcoin.

Pour rappel, en février 2019, le groupe a lancé une collecte de fonds en Bitcoin pour contourner les sanctions internationales. Selon le ministère de la Justice américain, le Hamas a récolté environ 90 millions de dollars en Bitcoin.

Eh oui, Bitcoin est traçable

Le Bitcoin a souvent été accusé de faciliter le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. La décision des Brigades Al-Qassam du Hamas montre cependant que le Bitcoin n’est pas un outil idéal pour les activités dites criminelles. La blockchain, sur laquelle repose le Bitcoin, est en effet transparente, permettant aux autorités de détecter facilement la source des fonds liés à des activités jugées illicites.

Les Brigades Al-Qassam du Hamas l’ont appris à leurs dépens. En effet, les autorités américaines ont saisi pour plus d’un million de dollars de cryptomonnaies associées aux dons d’AQB en août 2020, tandis qu’en juillet 2021, les autorités israéliennes ont mis la main sur des portefeuilles crypto d’AQB.

La transparence de la blockchain rend le financement des activités dites illicites par la crypto facilement détectable. Les criminels le savent et évitent d’ailleurs la crypto autant que possible. En 2022, seulement 0,24 % du volume des transactions en crypto est associé aux activités illégales. Cette transparence n’est pas présente dans la finance traditionnelle, qui reste donc plus attractive pour les activités criminelles.