24,2 milliards dollars en crimes crypto en 2023

Selon un nouveau rapport de Chainalysis, 24,2 milliards de dollars en crypto ont servi au financement des crimes en 2023. Ce montant représente seulement 0,34% du volume total de transactions on-chain. Chainalysis note une préférence des criminels pour les stablecoins. Examinons ensemble ce rapport dans cet article.

Le financement des crimes crypto bondit en 2023

La crypto est couramment accusée d’être un outil de financement du terrorisme, de blanchiment d’argent et tout autre type de crime. Néanmoins, cela représente très peu du volume mondial contrairement aux institutions financière classiques ou la monnaie fiat qui demeurent un point faible privilégié pour la circulation des flux monétaires illégaux.
Il est vrai que les criminels recourent parfois à la crypto pour financer leurs activités. Cependant, l’utilisation illégale de la crypto est de plus en plus marginale et ce préjugé tend à disparaître notamment grâce au développement des outils pour analyser les transactions on-chain, c’est à dire sur la blockchain.

Selon un nouveau rapport de la société d’analyse blockchain Chainalysis, 24,2 milliards de dollars en crypto ont servi au financement des crimes en 2023. Ce montant est certes important mais il ne représente que 0,34% du volume total des transactions crypto en 2023. Il est en légère hausse par rapport aux chiffres de 2022. En effet, 20,1 milliards de dollars ont été envoyés illicitement via des crypto en 2022, soit 0.24 % de toutes les transactions en cryptomonnaies de l’année.

Il faut rappeler que certaines formes de criminalité crypto sont en nette progression contrairement aux tendances générales. C’est notamment le cas des ransomwares et du darknet en 2023.

Les criminels abandonnent Bitcoin et préfèrent le stablecoin

Jusqu’en 2021, Bitcoin était la cryptomonnaie préférée par les cybercriminels. Cela était probablement lié à sa grande liquidité. Cependant, cette tendance tend à changer depuis maintenant deux ans.

En effet, la majorité du volume des transactions illicites est faite en stablecoin depuis 2022. On comprend pourquoi les accusations contre le stablecoin USDT sont courantes de la part des parlementaires et de l’ONU. Tether a dû geler certains wallets et intégrer les services secrets à la plateforme USDT pour se racheter.

On peut aussi donner l’exemple de TRON qui était sous le feu des projecteurs avec le conflit au Moyen-Orient récemment. Il faut tout de même noter que l’utilisation dominante du stablecoin n’est pas vérifiée pour toutes les formes de criminalité crypto. En effet, les utilisateurs des ransomwares et du darknet recourent toujours majoritairement au Bitcoin selon Chainalysis.

Les chiffres donnés par Chainalysis sont à relativiser

Il faut tout de même rappeler que les chiffres de Chainalysis sont à prendre avec des pincettes. En effet, les estimations sont basées sur les transactions impliquant des adresses identifiées comme liées aux crimes. De ce fait, il est possible que d’autres adresses liées aux crimes n’aient pas été identifiées par Chainalysis. Cela est d’ailleurs courant. En 2022, Chainalysis a évalué l’utilisation de la crypto à 20,1 milliards de dollars avant de l’amener à 39,6 milliards à la suite de la découverte de nouvelles adresses liées aux criminels.

Par ailleurs, Chainalysis considère les transactions des entités sanctionnées comme étant liées aux crimes. La grande majorité des transactions considérés par Chainalysis impliquent des services sanctionnés par l’Office of Foreign Assets Control (OFAC) du Département du Trésor américain. Pourtant, une société sanctionnée aux Etats-Unis peut bien être légale dans un autre pays. C’est le cas de l’exchange Garantex qui est sous sanctions des Etats-Unis et du Royaume-Uni alors qu’elle fonctionne en toute légalité en Russie où elle est basée.

Les chiffres de Chainalysis nous rappellent encore une fois que la crypto n’est pas aussi sale qu’on la présente. Bien que certains criminels recourent toujours à la crypto, 99,66% du volume des transactions est licite. Par ailleurs, la transparence de la blockchain rend la criminalité dans la crypto facilement détectable. Les monnaies fiduciaires ne peuvent pas se prévaloir de ce niveau de transparence.