Accusations de Financement Terroriste : Binance et Tether dans le Viseur de Lummis et Hill

La guerre au Moyen-Orient continue de faire la une dans le monde, y compris dans l’écosystème crypto. Dans une lettre adressée au ministère de la justice ce 26 octobre, la sénatrice américaine Cynthia Lummis et le représentant French Hill plaident pour des poursuites judiciaires contre Binance et Tether pour facilitation du financement du Hamas. Fervents défenseurs de la crypto, les deux législateurs rappellent qu’en matière de financement illicite, l’ennemi ce ne sont pas les cryptomonnaies, mais plutôt les acteurs malveillants dans l’écosystème.

Des législateurs pro-crypto mènent la guerre à Binance et Tether

Membre influent du comité sénatorial des banques, Cynthia Lummis est une défenseure acharnée de l’écosystème crypto. La sénatrice est notamment l’initiatrice du projet de loi sur la cryptomonnaie et pousse en faveur de son adoption. Celle qui dit détenir du Bitcoin et considère la crypto comme l’avenir de l’innovation financière, s’est récemment jointe à un groupe d’associations appellant un tribunal de New York à mettre fin à l’acharnement de la SEC contre Coinbase.

Le représentant French Hill est aussi un fervent défenseur de l’écosystème crypto. Président du sous-comité des services financiers de la Chambre des actifs numériques, il accentue régulièrement la pression en faveur d’une législation sérieuse de l’écosystème crypto.

Mais alors, que reprochent-ils aux sociétés ?

Binance et Tether dans la tourmente aux USA

Binance est accusé d’avoir permis au Hamas d’ouvrir des comptes sur sa plateforme. Pour preuve, l’exchange a récemment aidé les autorités Israeliennes à bloquer des comptes Binance liés au Hamas. Bien que cette collaboration soit encourageante, elle ne disculpe pas pénalement l’exchange. Binance ne le fait qu’après avoir sciemment permis que sa plateforme soit utilisée par des organisations terroristes, peut-on lire dans la lettre.

Pour sa part, Tether est accusé de n’avoir pas effectué des vérifications adéquates auprès de sa clientèle, laissant ainsi son stablecoin USDT financer le terrorisme. Tether a aussi collaboré avec les autorités, permettant de bloquer 32 adresses liées à la guerre en Israël et en Ukraine. Cela ne disculpe pas la société, insistent les deux législateurs, tout en appelant à des enquêtes approfondies.

Cynthia Lummis et French Hill ont donc demandé au ministère de la justice d’entamer des poursuites judiciaires contre les deux entreprises.

Le problème, ce sont les acteurs malveillants, pas la crypto

Bien que les deux législateurs fustigent le financement du terrorisme via les crypto-actifs, ils ne tiennent pas la cryptomonnaie pour responsable.

Pour Cynthia et French, la cryptomonnaie a le potentiel de stimuler l’innovation financière responsable. Le fait qu’un ou deux acteurs du secteur utilisent la crypto à des fins illicites ne rend pas ces actifs nocifs.

Les cryptomonnaies ne sont pas l’ennemi : les mauvais acteurs le sont.

Cynthia Lummis

D’ailleurs en lisant la lettre des deux législateurs, on peut s’apercevoir à quel point ils font la différence entre le fait de lutter contre le financement du terrorisme et le bashing de l’écosystème crypto. Les deux législateurs évoquent par exemple l’article du Wall Street Journal faisant état des millions de dollars en crypto utilisés par le Hamas. Toutefois, ils rappellent que le niveau du financement révélé par WSJ est largement au-dessus des vrais chiffres.

Il est établi que des individus affiliés au Hamas auraient effectivement utilisé les deux sociétés pour accéder à la crypto. Les comptes suspects ont certes été gelés selon Binance et Tether. Cependant, cela pourrait comporter des conséquences légales pour les deux entreprises. Le fait que ce combat soit porté par des personnalités pro-crypto réduit le cercle de soutiens de Binance et Tether.