« Un continent numérique inexploré au potentiel indéfini ». Voilà comment Tim Hyesook (ministre des Sciences et des TIC de la Corée du Sud) qualifie le metaverse. Tels des explorateurs des temps modernes, la Corée du Sud ne met pas moins de 187 millions de dollars sur la table pour explorer ce nouveau continent, dans le cadre d’un « Digital New Deal ».
Le métaverse, un choix évident pour la Corée du Sud
La Corée du Sud, futur leader du métaverse ?
Si la Corée du Sud souhaite investir dans le metaverse, ce n’est pas étonnant : une jeunesse hyper connectée, adepte des jeux vidéo et de la VR (Virtual Reality), de grandes entreprises technologiques, une des meilleures couvertures 5G au monde, un soft power bien affirmé : tous les ingrédients sont réunis pour que le projet porte ses fruits.
À l’heure où Facebook change de nom pour Meta, et que les projets comme Decentraland ou The Sandbox font parler d’eux, la Corée du Sud veut également sa part du gâteau.
Zepeto, le métaverse made in Corée
Le pays cherche à se positionner sur le marché du métaverse, qui devrait être valorisé à 280 milliards de dollars selon les analystes.
Séoul, la capitale du pays avait d’ailleurs accueilli en octobre dernier Metacon 2021, la plus grosse conférence internationale dédiée aux métaverses.
Contrairement à d’autres pays, la Corée du Sud a déjà l’avantage d’avoir lancé des plateformes qui ont fait leurs preuves, comme en témoigne Zepeto, une application créée par Naver en 2018.
Cette application qui compte déjà 200 millions d’utilisateurs, dont 80 % d’adolescentes, permet la création et la customisation de son avatar, véritable reflet de soit même dans un monde virtuel.
Une nouvelle forme de sociabilité dans laquelle les utilisateurs peuvent s’affronter dans des mini-jeux (sponsorisés par des géants comme Samsung), se rencontrer dans des lieux virtuels, etc.
Zepeto est également une plateforme qui permet à ses utilisateurs de commercialiser leurs créations grâce au programme Studio Zepeto qui réunit 1,5 millions de créateurs. Un potentiel commercial qui intéresse les grandes marques comme Gucci, Nike, Zara qui n’hésite d’ailleurs pas à ouvrir de plus en plus de job community manager blockchain.
Digital New deal : le public et le privé s’associent pour le métaverse
Pour lancer ce Digital New Deal, le ministre des Sciences et des TIC a rallié un consortium de 17 entreprises, publiques et privées.
Notons la présence, entre autres, de SK Telecom Co (le plus grand opérateur téléphonique du pays), Hyundai Motor Co, ou encore MOIBA (Korea Mobile Internet Business Association). Cette alliance entre privé et public devrait favoriser l’adoption du métaverse à l’échelle du pays.
Le ministère a également indiqué qu’il organiserait des activités créatives axées sur la communauté, un concours de développeurs du métaverse et un hackathon.
« Il est important de créer un écosystème de métaverse de classe mondiale comme point de départ pour favoriser intensivement une nouvelle industrie hyperconnectée »
Park Yungyu, responsable de la communication et de la politique du ministère
La Corée du Sud va tout d’abord former des experts : elle annonce l’ouverture d’un centre de formation afin de « former de jeunes experts » sur les mondes numériques. Par ailleurs, une part importante du budget sera consacrée aux équipements de réalité virtuelle et réalité augmentée. Leur distribution et leur commercialisation seront encouragées par le gouvernement.
Il faut cependant souligner que le gouvernement devrait accorder plus d’attention à la réglementation, rappelant que la publication de jeux NFT est interdite dans le pays, tout comme l’émission de tokens.
Alors que Séoul se remet à peine du crash du Terra Luna il y a quelques semaines, les autorités coréennes portent plus d’attention à la réglementation comme l’émission de tokens ou la création de NFT. Cette réglementation est-elle un frein pour le développement du métaverse ou au contraire un coup d’accélérateur ? L’avenir nous le dira…
Issu d’une formation d’enseignant, je me suis pris de passion pour le monde de la Blockchain. Je cherche à en apprendre toujours plus et à partager le fruit de mes recherches à travers mes articles.