Depuis le lancement du E-naira en octobre 2021 par la Central Bank of Nigeria (CBN), la CBDC peine à s’intégrer dans l’économie. Les autorités font tout pour obliger son usage dans le pays. À partir du 9 janvier 2023, les Nigérians n’auront plus le droit de retirer un montant supérieur à 45 $ par jour aux guichets automatiques.
Le Nigéria interdit les retraits de plus de 225 $ aux guichets automatiques pour forcer l’utilisation du E-naira
Réduire la quantité de cash en circulation devient une lutte importante pour la banque centrale nigériane. En tout cas, c’est ce que dit la circulaire de la CBN, publiée ce mardi 6 décembre.
En effet, ladite note indique que le retrait des fonds pour les entreprises et les particuliers est limité à ₦20 000, soit 45 $ par jour. Et ₦100 000 (soit 225 $) par semaine aux guichets automatiques
Quant aux retraits bancaires, les particuliers pourront retirer par semaine, une somme limite de 225 $ et de 1 125 $ pour les entreprises.
Si le montant dépasse la limite, un extra de 5 % de l’argent retiré sera facturé à un particulier. La facture montera à 10 % s’il s’agit d’une entreprise.
Ces directives prendront effet à partir du 9 janvier 2023.
Avant cette restructuration, la limite du montant retirable en espèces retirable via un ATM était de 338 $ pour les particuliers et de 1128 $ pour les entreprises.
Haruna Mustafa, directeur de la supervision bancaire, a instauré cette décision pour encourager les résidents nigérians à utiliser le E-naira et d’autres solutions numériques du gouvernement.
Les clients doivent être encouragés à utiliser des canaux alternatifs (Banque sur Internet, applications de banque mobile, USSD, cartes/POS, eNaira, etc.) pour effectuer leurs transactions bancaires.
Un extrait du communiqué
Signalons que le taux d’adoption du eNaira n’a pas encore été convaincant depuis son lancement en octobre 2021. En août 2022, Bloomberg avait annoncé que seulement près de 1 % de la population nigériane l’utilisait.
C’est pour cette raison que la CBN commence à mettre en place des mesures répressives pour obliger la population, les banques et les entreprises à utiliser sa CBDC.
Cette décision du gouvernement n’a rien d’anodine. Le Nigéria est en effet le pays ayant enregistré le plus gros d’adoption des cryptomonnaies en 2021. On parle de + 1 200 % sur l’année ! Bitcoin fait donc sérieusement de l’ombre face à la politique du gouvernement en remplissant parfaitement son rôle de valeur refuge et libertaire.
Journaliste chez Coinpri, j’ai été captivé par l’univers du bitcoin et de la blockchain dès 2020. L’aspect décentralisé du Bitcoin a particulièrement éveillé mon intérêt. Depuis lors, je m’emploie constamment à diffuser mes connaissances, espérant voir un jour un monde où chacun profite pleinement de sa liberté financière.