Le FMI demande à l’Afrique de réguler la crypto

L’Afrique est un des espaces où l’adoption de la cryptomonnaie est en plein essor. Pourtant, dans une large majorité, les Etats Africains ne réglementent pas le secteur de la crypto. Ce déficit réglementaire met en danger l’économie Africaine estime le Fonds Monétaire International. Cette institution financière appelle de ce fait les Etats Africains à mettre en place un cadre réglementaire de l’industrie crypto.

L’Afrique adopte massivement la crypto sans la réglementer

Chute du marché crypto, effondrement de FTX, panique des exchanges, bear market prolongé, …, l’écosystème crypto traverse un moment difficile. Cette situation suscite des appels de plus en plus pressants pour la réglementation du secteur crypto. Le dernier en date est celui du Fonds Monétaire International qui exhorte les Etats Africains à réglementer l’industrie de la crypto afin de protéger ses utilisateurs.

Le FMI note notamment que l’adoption de la cryptomonnaie se développe rapidement en Afrique. Bien que volatiles, les cryptomonnaies sont de plus en plus utilisées pour des paiements commerciaux sur le continent. Selon les données de la société Triple A, sur les 320 millions détenteurs de la crypto dans le monde, 53 millions, soit près de 17 %, sont des Africains. Le Nigéria, le Kenya et l’Afrique du Sud comptent le plus grand nombre d’utilisateurs crypto du continent.

Paradoxalement, le secteur de la crypto est très majoritairement non réglementé en Afrique. Jusqu’à présent, seule la République centrafricaine a légalement réglementé la cryptomonnaie en Afrique Subsaharienne. Certains pays imposent des restrictions informelles à l’utilisation de la crypto. D’autres ont carrément instauré un régime explicite d’interdiction de la cryptomonnaie. Il s’agit du Cameroun, l’Éthiopie, le Lesotho, la Sierra Leone, la Tanzanie et la République du Congo.

Situation de la cryptomonnaie en Afrique
Situation de la cryptomonnaie en Afrique

Pas facile de réglementer un actif volatile et décentralisé

Dans son plaidoyer en faveur de la réglementation de la cryptomonnaie en Afrique, le FMI révèle ses conceptions anti-crypto. L’institution financière estime notamment qu’il est énormément risqué de laisser les citoyens utiliser un actif aussi volatile et décentralisé comme la crypto. Pour le FMI, cela pourrait compromettre la stabilité financière et nuire à l’économie globale de l’Etat.

Les décideurs craignent que les cryptomonnaies puissent être utilisées pour transférer illégalement des fonds hors de la région et pour contourner les règles locales afin d’empêcher les sorties de capitaux. L’utilisation généralisée des cryptomonnaies pourrait également nuire à l’efficacité de la politique monétaire, créant des risques pour la stabilité financière et macroéconomique.

FMI


L’appel du FMI pour la réglementation de l’industrie de la crypto est louable. Au fur et à mesure que le marché de la crypto grandit, le besoin de protéger les investisseurs se fait ressentir. Néanmoins, la réglementation ne devrait pas réprimer l’utilisation de la cryptomonnaie. Le constat fait par le FMI au Nigéria nous apprend qu’une telle démarche est totalement contre-productive et préjudiciable à l’économie du pays. Un des fléaux des économies africaines demeure l’inflation. Sur ce coup, le Bitcoin peut être la solution.