Bitcoin, Oui pour l’État Ukrainien, Non pour le Peuple

Un gouvernement peut-il accepter des dons en Bitcoin et en parallèle interdire ou limiter l’achat de BTC ? Absurde n’est-ce pas ? Eh bien, pas pour le gouvernement d’Ukraine.

Quand Bitcoin finance la guerre/paix

Suite au conflit l’opposant à la Russie, l’Ukraine avait appelé aux dons en Bitcoin et en Ethereum le 28 février dernier. Une récolte de plus de 75 millions de $, dont dont le montant exact demeure inconnu.

Que les défenseurs de la liberté et de la paix se rassurent, 15 millions de $ furent dépensés dans l’achat d’armes et de gilets pare-balles pour protéger les soldats au front.

Si certains grimaceront en se disant « Bitcoin finance la guerre », ils auront au moins la satisfaction de savoir qu’un pays de plus l’utilise. Un pays de plus augmente les libertés de son peuple. Non ? Comment ça « non » ?!

Le beurre, l’argent du beurre et le sourire de la crémière

Le 21 avril, la Banque National d’Ukraine (BNU) a annoncé qu’il était désormais interdit d’acheter du Bitcoin avec des Hryvnia (UAH), la monnaie de l’Ukraine. Bien entendu, la démocratie primant, il reste possible d’acheter des cryptos avec d’autres monnaies comme le $, à condition d’en acheter pour moins de 3400 $ par mois…

Cette mesure a pour but de protéger l’économie du pays comme l’a déclaré la BNU dans son annonce :

« La [Banque nationale d’Ukraine] estime que ces changements amélioreront les conditions sur le marché des changes, ce qui est une condition préalable à l’assouplissement des restrictions et à la réduction de la pression sur les réserves internationales de l’Ukraine », a-t-elle déclaré dans un communiqué.

Banque National d’Ukraine

Une mesure destinée donc à protéger l’économie du pays, mais qui va à l’encontre de l’adoption crypto. Une adoption que la cryptosphère pensait définitive après l’adoption d’un texte le 18 février légalisant les cryptomonnaies dans le pays.

Le gouvernement ukrainien ne semble donc pas à un paradoxe près. Légaliser les cryptomonnaies, inciter aux dons en promettant un airdrop aux donateurs, tout en limitant leur caractère libertaire sous couvert de protection du pays. Un paradoxe de plus dans un monde définitivement de plus en plus compliqué…