Binance Blockchain Week #2 – Une carrière blockchain réussie

Du 28 au 30 mars, Dubai a hébergé la Binance Blockchain Week. Après avoir vu ensemble la recette de l’adoption, nous revenons aujourd’hui avec un nouveau thème. Comment faire carrière dans la Blockchain ? Coinpri vous résume la vision d’Eric Zhang (DoraHacks), Colin Goltra (YGG), Raullen Chai (IoTeX Network) et de Mohammad Alblooshi (Responsable Fintech & Innovation à Dubai DIF).

Quelques informations sur le marché Blockchain avant d’entrer dans le vif du sujet

La blockchain, un marché en route vers les 67 milliards de $

Avant d’exposer la vision des intervenants, voyons ensemble quelques chiffres. D’après une étude, le marché blockchain pèse à ce jour presque 5 milliards de $. Il s’agit d’un marché connaissant une forte croissance dans le recrutement, en atteste une augmentation de plus de 395 % des emplois Blockchain sur LinkedIn en 2021.

Du côté des start-ups, plus de 30 milliards de $ ont été dépensés pour les financer, un chiffre 4 fois supérieur par rapport à 2018.

Mais alors pourquoi autant de financement d’un coup ? Pourquoi une telle recherche de gens compétents dans le secteur ? Eh bien car le marché blockchain devrait atteindre 67 milliards de $ en 2026 ! Nous parlons d’une multiplication par 13.4 en moins de 5 ans !

Maintenant que vous comprenez l’enjeu voyons la vision des différents intervenants de l’évènement de Binance. Mais d’ailleurs ces intervenants, qui sont-ils ?

Petit tour des intervenants

Eric Zhang (EZ) est le fondateur de DoraHacks, une communauté de hackers avec pour objectif ultime d’être une communauté décentralisée. À ce jour la plateforme est la plus grande en terme d’incentive blockchain pour les développeurs. Plus de 200 projets ont déjà été financés et 15 millions de $ de récompenses et Grants distribués !

Colin Goltra (CG) est le COO de YGG, la plus grosse association pour joueurs de Play-to-earn. Dans la blockchain depuis 2015, il a fait ses armes dans la Silicon Valley et a travaillé chez Binance où il était responsable du développement de l’entreprise.

Raullen Chai (RC) est le détenteur d’un doctorat en cryptographie. Après avoir fait carrière chez Oracle et Google, il a co-fondé IOTEX, une Blockchain tournée vers l’IOT.

Mohammad Alblooshi (MA) est le responsable du pôle Fintech et innovation du Dubai International Financial, une zone économique de l’Émirats de Dubai.

L’entrée étant terminée, passons au plat de résistance.

Eric que veux-tu dire par « hackers » ? Pourquoi faut-il décentraliser ce mouvement ?

EZ : En 1997, Eric Raymond, le co-créateur de l’open-source a publié un essai intitulé La Cathédrale et le Bazar. Cet écrit expose le mindset qu’un hacker se doit d’avoir.

  1. Le monde est rempli de problèmes fascinants qui attendent d’être résolus;
  2. Personne ne devrait jamais avoir à résoudre un problème deux fois;
  3. L’ennui et la corvée sont le Mal;
  4. La liberté est le Bien;
  5. L’attitude ne remplace pas la compétence;

En 1997 lors de sa publication, Internet n’était pas centralisé à proprement parler. Internet ayant évolué vers une centralisation (Web2), le mouvement des hackers doit se décentraliser pour renverser les monopôles et créer un véritable Web3. La blockchain et les DAO sont un premier pas vers cette décentralisation.

Colin, peux-tu nous en dire plus sur YGG ?Y-a-t-il des opportunités de carrière dans le gaming blockchain ?

CG : YGG est une communauté rassemblant des gens intéressés par le Play-to-Earn et les jeux blockchains. Notre mouvement est né suite au boom du jeu Axies Infinity en 2020 et 2021. Suite au covid de nombreuses personnes ont perdu leur emploi. Certains peuples comme les Philippéens se sont tournés vers des emplois gaming et le Play-to-Earn pour obtenir une rentrée d’argent.

Conscient que la blockchain permettait une nouvelle forme de revenu, mais parfois difficile d’accès, nous proposons aux joueurs de s’entraider. Cette aide passe entre autre par la location de NFT pour pouvoir jouer et une formation à la blockchain. Nous avons par exemple des chauffeurs de bus sachant désormais comment utiliser une blockchain, un layer-2 et un bridge. Ils vivent aujourd’hui dans de meilleures conditions grâce au Play-to-Earn.

Dans le secteur du métavers et du gaming il y a de nombreuses possiblités d’emplois : création de l’univers, mise en place de l’économie, formation des joueurs, design…

Raullen, que penses-tu de l’évolution de l’écosystème ?

RC : J’ai découvert le Bitcoin à la sortie de son whitepaper en 2009. J’étais alors encore étudiant en cryptographie. En 2012 lorsque j’ai obtenu mon doctorat en cryptographie, le Web3 n’existait pas et l’industrie Blockchain non plus, Coinbase devait avoir 3 employés. J’ai alors rejoint Google dans la partie sécurité et Infra.

En 2016, le Bull Run a fait se tourner beaucoup de talents vers la blockchain, il en a résulté la création de projets comme Polkadot. De mon côté j’ai lancé IOTEX avec l’ambition de connecter le vrai monde à la blockchain via les appareils de notre quotidien.

Nous avançons, mais 2020 et son nouveau bull run a été une année très importante pour notre projet, l’écosystème et les emplois blockchains. Des projets comme Polkadot ou Cosmos qui n’étaient que des théories sur un papier sont aujourd’hui concrets.

Mohammad, comment les gens rejoignent-ils la Blockchain ? Que fait DIFC pour les y aider ?

MA : La Blockchain est un écosystème qui évolue très très vite. Nous avons de plus en plus de compagnies cherchant des individus avec des connaissances crypto et blockchain.

Bien que cette demande soit élevée, les entreprises veulent des gens avec de solides connaissances. Il vous faut donc maitriser les grandes lignes de l’écosystème (wallet, bridge, DeFi, NFT). Heureusement de part son côté Open Source, il existe de nombreuses ressources pour apprendre comme la Binance Academy (ndr : ou Coinpri).

Chez DIFC nous donnons des cours et des formations pour armer les étudiants sur les 5/10 prochaines années.

Dubai se positionne véritablement comme un HUB technologique. Au cours des 18-24 derniers mois, nous avons mis en place des visa remote et freelancer.

S’installer à Dubai et profiter d’un mindset unique n’a jamais été aussi simple. De nombreuses entreprises, notamment dans la Blockchain en profitent et relocalisent parfois des milliers d’employés ici.

Le Web3 redéfinit-il les parcours professionals ? Quels sont les skills à avoir pour faire une bonne carrière ?

CG : Dans l’industrie classique, il est très commun d’avoir un job spécifique en tête. Les rôles et titres des postes étant clairs, vous pouvez faire en sorte de vous diriger vers ceux-ci pour construire votre parcours.

L’écosystème Web3 et Blockchain d’aujourd’hui n’est pas le même qu’il y a 3 ans. De nouveaux métiers émergents sans cesse et ce n’est pas car vous êtes un community manager ou un traducteur que vous ne serez pas un journaliste crypto ou le fondateur d’un projet demain (ndr : absolument).

Il n’y a pas de ligne directe pour avoir une carrière dans la crypto et il est normal d’avoir l’impression de ne pas savoir où l’on va par moment. Il faut savoir s’adapter et donc avoir beaucoup de skills.

Des tips à partager à notre audience ?

RC : Le Web3 n’en est qu’à ses débuts, tout va s’accélérer ! Voyez les choses en grand ! Des entreprises essayent de dégager Google, Tesla, et Twitter, soyez comme elles, voyez les choses en grand !

YGG : Faites des évents jusqu’à rencontrer des gens ou des projets intéressants. Déterminez ensuite les compétences que vous devez optimiser ou acquérir. Une fois fait, optimiser la compétence la plus importante de toute : votre caractère.

N’oubliez en effet jamais que vous êtes unique, que vous avez votre audience et une chance unique à apporter à l’écosystème.

EZ : N’abandonnez jamais et participez au moins à un hackathon dans votre vie.

Après ces quelques conseils, si vous êtes déterminés à commencer votre carrière dans la Blockchain, vous pouvez toujours aller faire un tour du côté de Wallcrypt. Qui sait, votre premier emploi vous y attend peut-être.