La vérification KYC, acronyme de Know Your Customer (Connaissez Votre Client en français), est un processus crucial dans l’industrie de la crypto et de la Finance. Nous allons voir en détail son rôle, son fonctionnement et comment le passer, dans ce nouveau CryptoDico.
- C’est quoi un KYC en bref ?
- Définition du Know Your Customer et Origines
- À quoi ça sert ?
- Les faiblesses de cette Due Diligence
- Avantages de l’authentification KYC
- Pourquoi est-il important dans l’industrie crypto ?
- Les défis de ces solutions de vigilance
- Qu’est-ce que le KYC en banque ?
- Quelle est la différence entre KYC et KYB ?
- Comment remplir un formulaire KYC ?
- Conclusion
C’est quoi un KYC en bref ?
Le Know Your Customer, communément appelé KYC, est une procédure réglementaire cruciale dans le secteur des services financiers et des cryptomonnaies. Cette démarche de diligence permet de confirmer que les utilisateurs sont bien des humains, et surtout, qu’ils sont bien qui ils prétendent être !
Cette procédure a donc pour but de connaître parfaitement le client qui demande l’accès à une plateforme ou un crédit dans une institution financière. Il est également destiné à éviter l’usurpation d’identité et intervient dans les mesures de lutte contre le blanchiment d’argent (AML).
Définition du Know Your Customer et Origines
Le monde de la finance évolue de jour en jour. Entre les institutions centralisées et celles décentralisées avec les cryptomonnaies, les menaces de fraude augmentent sans cesse, et c’est là qu’intervient le KYC. Que vous soyez bon en anglais ou pas, vous savez sans doute de quoi il s’agit. Mais connaissez-vous son origine ?
La procédure Know Your Customer” permet avant tout de vérifier les profils des tiers d’une entreprise ou d’une institution financière. De ce fait, elle vise à prévenir des crimes tels que le lavage de capitaux, grâce à la connaissance des parties prenantes avec lesquelles des transactions ont lieu.
Cependant, si le terme a gagné en popularité avec l’émergence des réseaux sociaux et d’Internet, il est crucial de souligner que cette vérification est aussi ancienne que le secteur financier lui-même.
Toutefois, celui-ci ne s’est répandu que plus tard, avec la prolifération des comportements criminelles. Les crimes financiers ont en effet explosé, poussant les régulateurs a posé un ultimatum aux établissements de crédit. Ce n’est que plus tard, après les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis que la réglementation est devenue populaire.
Désormais, les sociétés se doivent de connaître leurs utilisateurs, leurs transactions et de savoir d’où proviennent leurs capitaux.
Aujourd’hui, l’industrie de la blockchain prend de plus en plus d’espace avec l’avènement des actifs numériques. Dans cette optique, le champ de surveillance s’agrandit, augmentant la charge du travail.
Mais assez de définitions et répondons à une autre question : à quoi sert-elle ?
À quoi ça sert ?
Le dossier KYC est un processus mis en œuvre par les entreprises et les établissements financiers. Ce dernier leur permet de vérifier leurs clients et d’évaluer les risques associés à leurs opérations. Il s’agit d’une obligation réglementaire dans de nombreux pays, notamment en France.
Il s’agit d’un procédé en constante évolution. La législation en matière de lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme se renforce. Par conséquent, le monde des finances se confronte davantage à des réglementations plus strictes.
Par exemple, la directive européenne MiCA, qui devrait entrer en vigueur en 2024, prévoit des exigences plus fermes. Ces dernières concernent principalement les plateformes d’échanges de cryptomonnaies. Nos solutions de Due Diligence préférées permettent de :
Obtenir et vérifier les renseignements
La première étape consiste à obtenir des renseignements sur le client. Ces derniers peuvent inclure :
- Son identité (nom, prénom, sexe, lieu et date de naissance, etc.) ;
- Son adresse ;
- Sa profession ;
- Ses sources de revenus ;
- Ses activités commerciales.
Ces données peuvent être recueillies à distance sur déclaration du client et par le biais de documents officiels tels que : la carte d’identité, le passeport, un justificatif de domicile, etc. Mais également, par le biais d’entretiens ou d’enquêtes.
Évaluer les risques
Une fois que les données du client ont été collectées, il est nécessaire de les évaluer. Cela permettra de déterminer le niveau de risque qu’il représente.
C’est là que les documents KYC entrent en jeu ! Ceux-ci permettent à une entreprise d’utiliser leurs données pour identifier les utilisateurs à risque, évaluer les dangers et de se plier aux contraintes légales toujours plus contraignantes au fil des années.
Les facteurs de risque peuvent inclure :
- Le pays d’origine du client, car la réglementation varie selon la nationalité ou le lieu de résidence ;
- Ses fonctions professionnelles ;
- Son historique financier ;
- Son comportement lors de l’entretien.
Cette évaluation permet à l’entreprise de déterminer les mesures de vigilance à adopter.
Surveiller l’activité des utilisateurs
Une fois que la relation client est établie, il est important de surveiller les opérations de ce dernier afin de détecter tout comportement suspect.
C’est dans cette optique que la réglementation KYC permet à une firme de surveiller l’activité de ses consommateurs. En effet, cette surveillance peut aider à identifier des transactions ou des comportements suspects qui pourraient être associés à des actes criminelles, voire bloquer certaines opérations, qui seraient interdites dans certaines juridictions spécifiques. Cela peut inclure :
- Des transactions inhabituelles ou importantes ;
- Des retraits d’espèces ;
- Des transferts d’argent vers des pays à risque ;
Faire la mise à jour des informations.
Les données du client doivent être mises à jour régulièrement, notamment si celles-ci changent. Cela permet à la société de s’assurer que les données sont toujours à jour et que les risques sont correctement évalués.
Comme vous l’avez peut-être déjà deviné, le KYC est une composante essentielle du dispositif AML (Anti Money Laundering), c’est-à-dire la lutte contre le blanchiment d’argent. Hélas (ou heureusement ?), celui-ci n’est pas exempt de défauts.
Les faiblesses de cette Due Diligence
Nul processus n’est parfait, et celui-ci ne fait pas exception.
Il s’agit en effet d’un processus coûteux, celui-ci mobilisant plusieurs ressources pour vérifier les documents fournis et enquêter sur le client et évaluer le risque associé.
Les mesures réglementaires changeant fréquemment (notamment dans la crypto sphère), il se peut qu’une entreprise soit obligée de demander à ses utilisateurs de passer plusieurs vérifications.
Bien qu’il s’agisse d’un outil pour lutter efficacement contre la criminalité financière, le KYC possède une très mauvaise image dans l’écosystème crypto. Il n’est ainsi pas rare de voir le chiffre d’affaires d’une entreprise chuter lors de sa mise en place.
Mais alors pourquoi persister à le mettre en place dans l’industrie crypto ?
Avantages de l’authentification KYC
La connaissance des utilisateurs peut sembler contraignante, mais elle présente de nombreux avantages pour les établissements bancaires et leurs adhérents. Comme :
Faciliter l’évaluation des risques
L’un des principaux avantages de cette vérification est qu’elle permet aux sociétés de mieux évaluer les dangers. En collectant des informations sur le profil, l’activité et les sources de revenus, les entreprises peuvent identifier les clients à haut risque. Il s’agit souvent de personnes impliquées dans des opérations criminelles ou terroristes.
Lutter contre l’usurpation d’identité
L’impersonification est un problème croissant qui peut avoir des conséquences graves pour les firmes et les particuliers. Le KYC est l’une des solutions pour lutter contre celle-ci, celui-ci obligeant les utilisateurs à fournir des informations d’identification vérifiables. Cette mesure empêche les fraudeurs d’utiliser des identités volées pour ouvrir des comptes ou effectuer des transactions.
Améliorer la confiance et la sécurité
Il peut également contribuer à améliorer la confiance et la sécurité entre les firmes et leurs clients. En fait, ces derniers se sentent mieux lorsqu’ils savent que leurs données ne risquent rien. C’est souvent une garantie que leurs transactions sont transparentes. En outre, cela peut conduire à une augmentation de la satisfaction client et à une diminution des risques de litiges.
Réduire le blanchiment
Le blanchiment monétaire est un acte criminelle qui consiste à dissimuler l’origine illégale de fonds. Avec la vérification KYC, les entreprises peuvent ralentir ce phénomène. C’est un moyen sûr d’identifier les usagers à haut risque et d’empêcher les transactions suspectes.
Pourquoi est-il important dans l’industrie crypto ?
Le KYC revêt une importance capitale, aussi bien pour les clients que pour les organismes financiers. Il permet en effet de :
Protéger les transactions
Au cours de l’année 2020, le FinCEN (Financial Crimes Enforcement Network) a proposé d’étendre cette norme aux participants du marché crypto. Ces exigences pour l’industrie crypto sont les suivantes :
- Les sociétés doivent collecter des informations sur les individus avec lesquels elles font affaire. Cela inclut leur nom, leur adresse, leur date de naissance et leur numéro d’identification.
- Les entreprises doivent vérifier l’identité de leurs utilisateurs en demandant des documents adéquats. Ces derniers impliquent un passeport ou un permis de conduire.
- Les établissements doivent conserver ces renseignements pendant une période de cinq ans.
Ces règles sont importantes pour l’industrie crypto, car la fraude fiscale est un crime grave qui peut entraîner des sanctions sévères. Les fraudeurs s’en servent souvent pour financer le terrorisme, le trafic de drogue et d’autres actions illégales.
Maintenir un écosystème sain
Ces mécanismes peuvent aussi renforcer la sécurité des consommateurs. En faisant preuve de diligence pour s’assurer que les individus avec lesquels elles interagissent sont bien ceux qu’ils prétendent être, les entreprises peuvent contribuer à la prévention des escroqueries et autres actes frauduleux.
L’industrie de la cryptographie est en pleine croissance et elle est de plus en plus exposée au risque de blanchiment d’argent. De ce fait, le procédé est une mesure importante pour aider à lutter contre ce risque et à protéger les consommateurs.
Les défis de ces solutions de vigilance
Cette démarche se confronte à un certain nombre de défis dans l’univers de la Finance :
La protection de la vie privée
L’un des principaux défis du KYC sur le marché crypto est la protection de la vie privée des utilisateurs, car les établissements doivent collecter des informations personnelles sensibles. Ceux-ci ont en effet besoin du nom, l’adresse, la date de naissances et l’adresse IP de leurs clients. Hélas, ces éléments peuvent être utilisés à des fins malveillantes, telles que le vol d’identité ou le marketing ciblé.
Les coûts exorbitants
Maintenir des mesures de contrôle des utilisateurs peut entraîner des coûts élevés pour les entreprises. De tels dispositifs nécessitent des investissements en technologie, en main-d’œuvre et en formation, ce qui peut constituer un frein pour certaines entreprises.
La standardisation
Dans l’industrie des cryptomonnaies, l’absence de normes standards peut compliquer l’intégration et la vérification des données entre les différents établissements, rendant ainsi difficile l’application de sanctions uniformes.
En dépit de ces défis, les contrôles KYC sont nécessaires pour améliorer l’écosystème. Elles permettent aussi de renforcer la transparence et la réputation des exchanges crypto. Pour ce faire, les responsables doivent mettre en place des systèmes qui protègent la vie privée des utilisateurs. Ceci, tout en répondant aux exigences réglementaires.
Qu’est-ce que le KYC en banque ?
Le KYC banque est une obligation réglementaire dans de nombreux pays. Dans le secteur de la banque, celui-ci repose également sur la collecte de données personnelles auprès de ses clients. Ces dernières sont ensuite vérifiées auprès de sources externes, telles que les registres gouvernementaux ou les bases de données de fraude.
La vérification est une obligation réglementaire pour les services bancaires et est généralement effectuée lors de l’ouverture d’un compte. Elle peut cependant aussi s’avérer utile à d’autres moments, tels que lors d’un changement de situation personnelle ou professionnelle.
Par ailleurs, les banques doivent également vérifier si leurs consommateurs figurent sur une liste noire. Cette liste compile les individus ou organisations engagés dans des conduites prohibées. Elle est généralement tenue par les autorités publiques ou par des organisations privées. En conséquence, si un client y est inscrit, la société doit refuser de lui ouvrir un compte.
Quelle est la différence entre KYC et KYB ?
Le KYC et le KYB ont de nombreuses similitudes, notamment sur leur objectif final. En effet, tout comme son grand-frère, le KYB a pour but de lutter contre les transactions frauduleuses et de fournir un environnement sain aux clients.
Mais si les deux procédés sont sensiblement les mêmes, ils possèdent également une grande différence : le type de clients.
La différence fondamentale entre le KYC et le KYB est que le premier s’applique à des personnes physiques alors que le second correspond aux personnes morales et aux sociétés.
Comment remplir un formulaire KYC ?
Les informations demandées varient en fonction de la nature des institutions financières et du type de services fournis. Cependant, les renseignements les plus courants sont les suivants :
- Nom et prénom : complets, tels qu’ils figurent sur votre pièce d’identité ;
- Nationalité : pour vérifier si votre pays d’origine et sur liste noire ;
- Photo d’identité : récente, généralement requise pour vérifier votre identité ;
- Email : afin que l’institution puisse vous contacter si nécessaire ;
- Date de naissance : pour vérifier votre âge et que vous avez bien plus de 18 ou 21 ans ;
- Téléphone : pour faciliter la communication ;
- Vérification : les institutions peuvent vous demander de fournir d’autres documents pour vérifier votre identité, tels qu’une copie de votre pièce d’identité ou de votre permis de conduire.
Les utilisateurs ont la possibilité d’envoyer leurs documents en ligne, à distance, ou de les déposer en personne.
Conclusion
Le KYC est aujourd’hui un élément crucial de l’industrie des cryptomonnaies. Il permet de renforcer la sécurité, la transparence et la conformité réglementaire. De ce fait, son adoption généralisée par les plateformes d’échange renforce la confiance des investisseurs.
Il contribue aussi à la légitimation des services dans l’industrie crypto et bancaire. Les établissements adoptent des pratiques sécurisées dans leur gestion des données qui se renforcent au fil des années sous la pression de contraintes réglementaires toujours plus fortes. Les listes noires peuvent également être un excellent moyen de prévenir les fraudes et d’appliquer des sanctions. Comme vous l’aurez coinpri, les opérations liées aux cryptomonnaies finissent par subir les mêmes règles que l’industrie bancaire. Alors, quoi qu’il arrive, veillez toujours à rester en conformité avec la loi de votre pays.
Passionnée du trading bourse et des cryptomonnaies, je m’attelle à la rédaction des articles sur le sujet afin de partager mon expérience et de vous informer de l’actualité. Je suis persuadée que les cryptomonnaies ouvrent des perspectives et que tout le monde devrait les expérimenter.