Binance poursuit le Nigéria pour violation des droits humains de ses dirigeants

Les déboires juridiques de Binance au Nigéria s’intensifient… Désormais, Binance poursuit le Nigéria. Les deux cadres salariés qui sont venus au pays pour négocier ont finalement porté plainte contre les autorités pour violation présumée de droits fondamentaux.

Les cadres de Binance bloqués au Nigéria engagent des poursuites juridiques contre les régulateurs nigérians

Jeudi 28 mars, un média local nigérian a révélé qu’un des dirigeants de Binance a porté plainte contre les autorités nigérianes, les accusant de violation des droits de l’homme.

Tigran Gambaryan, responsable de la conformité en matière de criminalité financière chez Binance, aurait saisi la Haute Cour Fédérale d’Abuja, accusant le conseiller à la sécurité nationale Nuhu Ribadu et la Commission des Crimes Économiques et Financiers (EFCC) d’avoir bafoué ses droits constitutionnels. 

Arrivé au Nigeria avec son collègue Nadeem Anjarwalla pour discuter des activités de Binance dans le pays à l’invitation du gouvernement, Gambaryan dénonce sa détention arbitraire et la confiscation de son passeport, en violation de l’article 35 de la Constitution de 1999.

Selon des documents judiciaires cités par les médias locaux, le plaignant réclame sa libération immédiate, la restitution de son passeport et une injonction interdisant toute nouvelle détention liée à une enquête sur Binance. Il exige également des excuses publiques de la part des autorités, soulignant n’avoir commis aucune infraction durant son séjour. 

Pendant ce temps, Anjarwalla, directeur régional de Binance pour l’Afrique, s’est mystérieusement évadé de la résidence surveillée où il était assigné avec Gambaryan.

Par ailleurs, lors d’une audience ce jeudi, les agences gouvernementales n’étaient pas représentées, rapportent les médias. L’affaire a donc été ajournée au 8 avril 2024.

Cette affaire s’inscrit dans un contexte de vives tensions entre Binance et les régulateurs nigérians. En février, l’exchange a été accusé de manipulation de la monnaie locale, ce qui a conduit à l’arrestation de ses deux dirigeants. La semaine dernière, ils ont été inculpés de quatre chefs d’accusation d’évasion fiscale.