Alors que le Nigeria avait assoupli en 2023 sa position sur les cryptomonnaies, le gouvernement vient de sévir en bannissant plusieurs plateformes majeures d’échange, dont Binance. Un coup dur porté à l’industrie blockchain en en plein essor. Pourtant, le Nigeria est réputé pour avoir une adoption crypto d’environ la moitié de la population…
Une interdiction surprise de la crypto suite à la manipulation prétendue du naira
Ce mercredi 20 février, le gouvernement nigérian a créé la surprise en ordonnant aux fournisseurs télécoms de bloquer l’accès aux principales plateformes crypto du pays, dont Binance, Kucoin et Coinbase.
Cette décision abrupte intervient quelques mois après que la banque centrale du Nigeria (CBN) ait autorisé les transactions en crypto, signalant un revirement soudain. Le gouvernement justifie ce retour en arrière par la nécessité de lutter contre la manipulation présumée de la monnaie nationale, le naira.
Ainsi, dans un message publié sur les réseaux sociaux, le conseiller du président nigérian, Bayo Onanuga, a vertement critiqué Binance, l’accusant de contribuer à l’affaiblissement du naira sur le marché des changes. Selon lui, il faut purement et simplement interdire les cryptos au Nigeria.
Dans une tribune au titre évocateur, « The Naira-Dollar manipulators« , le journaliste Bayo Onanuga dénonce également le prétendu antipatriotisme des Nigérians utilisant ces plateformes. Il a donc appelé la commission nationale anti-corruption et la banque centrale à sévir rapidement contre les sociétés cryptos. En effet, selon lui, une manipulation du naira aurait lieu, et il souhaite défendre la monnaie du Nigeria contre les influences externes.
Binance se défend face aux accusations de manipulation du naira, la monnaie nationale
Binance a rejeté les accusations de manipulation du naira, soulignant que sa plateforme n’a pas vocation à servir de référence pour les taux de change. La société a suspendu temporairement certaines transactions afin d’éviter une volatilité excessive susceptible de fausser les cours.
Cependant, en limitant le prix de vente du stablecoin USDT au prix plancher de 1$ sur sa plateforme P2P, Binance a alimenté les soupçons. Même si l’entreprise évoque un mécanisme automatique, certains y voient une volonté délibérée d’influencer le taux de change avec la monnaie locale.
Côté utilisateurs, cette évolution réglementaire a provoqué la consternation parmi les utilisateurs nigérians. Beaucoup doutent que restreindre l’accès à certains sites soit efficace pour résoudre les problèmes économiques du Nigeria, comme la faiblesse structurelle du naira. Surtout, l’application mobile Binance reste pleinement utilisable, limitant l’impact des blocages.
Conclusion
Signalons que Binance avait déjà fait l’objet l’an dernier d’une mise en demeure des autorités nigérianes. Le régulateur financier local avait en effet précisé que Binance Nigeria Limited, la filiale locale, n’était ni enregistrée, ni réglementée au pays. Le régulateur avait ainsi enjoint Binance à cesser ses activités dans le pays jusqu’à nouvel ordre.
Comment va évoluer la régulation des cryptomonnaies dans un des pays avec le plus fort d’adoption au monde ? Le cours du naira par rapport au dollar va-t-il s’apprécier suite aux nouvelles interdictions ? Et toi, qu’en penses-tu ? Suis-nous pour rester à jour sur ce thème, nous suivons avec toi l’actualité blockchain & crypto pour apporter ces réponses lorsqu’elles se concrétisent !
Journaliste chez Coinpri, j’ai été captivé par l’univers du bitcoin et de la blockchain dès 2020. L’aspect décentralisé du Bitcoin a particulièrement éveillé mon intérêt. Depuis lors, je m’emploie constamment à diffuser mes connaissances, espérant voir un jour un monde où chacun profite pleinement de sa liberté financière.