52 % du Mining de Bitcoin est sans CO2 !

Quelle est la part des énergies renouvelables dans le mining du Bitcoin ? C’est la question à laquelle a voulu répondre une étude coordonnée par Daniel Batten. A l’issue des enquêtes approfondies auprès des acteurs du mining à travers le monde, il est ressorti que plus de 52 % d’énergies utilisées par les mineurs du Bitcoin est décarbonée. Ce recours au renouvelable croît chaque année de près de 4.5 %. Peu avant cette étude, le Cambridge Center for Alternative Finance (CCAF) et le Bitcoin Mining Council (BMC) avaient déjà mené des études similaires avec des résultats différents. 

Le Bitcoin est vert et progresse dans le bon sens 

C’est un fait réel : le mining du Bitcoin consomme beaucoup d’énergies. Ce n’est d’ailleurs pas la seule industrie énergivore. Néanmoins, la part des énergies renouvelables dans le mining du Bitcoin est toujours sujet à débat. L’étude menée par Daniel Batten permet de donner une réponse assez documentée. PDG de ClimateTech VC, Daniel Batten est l’auteur du brillant ouvrage « How to Change the World with One Pitch »

Les données fournies par l’étude de Daniel Batten renseignent que le mining du Bitcoin est en majorité fait avec du renouvelable. En effet, 52,2 % de l’énergie utilisée pour le mining du Bitcoin est zéro émission. Par ailleurs, la part d’utilisation de l’énergie renouvelable est en pleine croissante dans l’industrie du mining du Bitcoin. Chaque année, le réseau Bitcoin augmente sa part de transition vers le renouvelable de 4,49 %. Si ce rythme est maintenu, le mining du Bitcoin pourrait être totalement décarboné d’ici quelques années.

Par ailleurs, le mining du Bitcoin ne fait pas majoritairement recours au charbon. Nombreux acteurs comme GreenPeace disent couramment le contraire. Selon l’étude de Daniel Batten, le réseau Bitcoin fait plutôt partie des rares industries qui rejettent le charbon comme principal source d’énergie. 

Utilisation de l'énergie du réseau Bitcoin au 4ème trimestre 2022 d'après l'étude de Daniel Batten
Utilisation de l’énergie du réseau Bitcoin au 4ème trimestre 2022 d’après l’étude de Daniel Batten

Le chiffre global d’énergie à zéro émission fourni par l’étude de Daniel Batten est inférieur aux conclusions du BMC. Il est aussi très supérieur aux données alarmistes du Cambridge Center for Alternative Finance CCAF. Cette différence des résultats est en effet liée à la méthodologie utilisée. 

Pourquoi des résultats différents à ceux du CCAF et du BMC ?

Jusqu’à présent, deux grandes institutions ont déjà mené des études sur la consommation énergétique du Bitcoin. Cambridge Center for Alternative Finance (CCAF) est un centre indépendant attaché à l’Université de Cambridge. Son étude estime à 37,6% la part des énergies renouvelables dans le mining du Bitcoin.  

Ensuite, un groupe d’entrepreneurs de l’industrie du mining, le Bitcoin Mining Council (BMC), a mis en évidence que la part du renouvelable dans le mining atteint 59.4 %. 

La différence des données de la nouvelle étude avec celles de ces deux anciennes est notamment liée aux approches méthodologiques.

En effet, l’étude du Cambridge Center for Alternative Finance (CCAF) ne prend pas en compte les mineurs installés « hors réseau ». 

Nos estimations ne tiennent pas compte des activités dont on pourrait raisonnablement s’attendre à ce qu’elles réduisent les émissions, telles que l’utilisation de gaz de torche, l’extraction de Bitcoin hors réseau (derrière le compteur). 

CCAF

En raison de l’importante du mining hors réseau, l’omission des mineurs de cette catégorie ne peut qu’affecter les résultats d’une étude. En effet, 52.8 % du mining du Bitcoin est réalisé hors réseau. Par ailleurs, l’énergie hors réseau est majoritairement décarbonée. Jusqu’à 65.5 % du mining hors réseau provient de l’énergie renouvelable. L’ajout des acteurs du mining hors réseau dans la nouvelle étude justifie la différence de ses résultats avec celle du CCAF. Elle la rend aussi plus intéressante et crédible. 

Pour sa part, le Bitcoin Mining Council a obtenu ses chiffres sur base d’une extrapolation des chiffres du mining aux Etats-Unis. En effet, l’étude du BMC repose uniquement sur les chiffres fournis par les mineurs nord-américains. Ils ne représentent que 46% du mining Bitcoin donc cela remet en cause la véracité des ses résultats. Ainsi, la nouvelle étude semble remédier au défi d’estimer la réalité du terrain au plus près. 

Les estimations fournies par la nouvelle étude de Daniel Batten ne sont pas encore idéales. Il manque notamment des informations complètes sur le mining au Kazakhstan et en Chine. Néanmoins, celle-ci paraît plus proche de la réalité en raison de son approche méthodologique plus exhaustive. Les détracteurs du mining doivent le savoir : le mining du Bitcoin est majoritairement vert. Le dire ne revient pas à nier l’urgence climatique actuelle. Il s’agit juste d’un appel à diriger le plaidoyer pour le climat vers le bon acteur. C’est notamment les responsables politiques qui laissent toujours prospérer des énergies polluantes comme le charbon qui représente la principale source d’électricité au monde (36.7 %).