Greenpeace raconte de nouveau des coinneries sur Bitcoin

L’organisation environnementale GreenPeace s’intéresse toujours à l’impact écologique du mining des cryptomainnes. Dans une publication récente, l’organisation environnementale a salué le passage d’Ethereum au proof-of-stake qui permet d’atténuer le changement climatique. GreenPeace regrette tout de même que les acteurs du Bitcoin continuent d’utiliser le proof-of-work pour le mining en recourant principalement au charbon comme source d’énergie. Le Bitcoin brûle-t-il la planète ? Pas en tout cas en République Démocratique du Congo où le Bitcoin est plutôt un puissant levier du développement des énergies renouvelables et du financement de la conservation de la nature.

Ethereum est un bon exemple pour GreenPeace

Le coût énergétique du mining de cryptomonnaies est toujours au centre des débats sur l’urgence climatique. Répondant aux entreprises constituant l’Ethereum Climate Platform (ECP), l’organisation environnementale GreenPeace a fait l’éloge du passage du Proof of Work au Proof of Stake.

Dans la déclaration de GreenPeace, Rolf Skar, responsable des projets spéciaux chez Greenpeace USA, estime que le nouveau protocole de mining d’Ethereum atténue la crise climatique.

Par ailleurs, l’organisation environnementale salue les initiatives prises par l’Ethereum Climate Platform (ECP) en finançant des projets écologiques. Pour Rolf Skar, cela compense le bilan carbone passé d’Ethereum.

La plateforme climatique Ethereum (ECP) est un autre exemple de plateformes crypto prenant l’initiative d’atténuer la crise climatique… Ethereum a déjà cessé d’utiliser le mining, une pratique très énergivore. La plateforme ECP va encore plus loin en tentant de remédier à l’empreinte carbone historique d’Ethereum en investissant dans des initiatives qui pourraient avoir un impact positif sur le climat.

Rolf Skar, GreenPeace

L’Ethereum Climate Platform (ECP) est un groupe d’entreprises analysant l’impact environnemental des opérations d’Ethereum avant le passage au Proof of stake. Des sociétés comme Microsoft, Huobi, Polygon, Consensys, Allinfra, … sont membres de ce groupe.

Plusieurs initiatives de décarbonisation sont soutenues par l’Ethereum Climate Platform (ECP). C’est notamment le cas de l’hydrogène vert, les opportunités d’énergie sans carbone, le chauffage, le refroidissement, les projets d’élimination du carbone, etc.

Bitcoin continue à polluer la planète

Si Ethereum est désormais considéré par GreenPeace comme une cryptomonnaie plus respectueuse de l’environnement, ce n’est pas le cas du Bitcoin. Pour Rolf Skar, les acteurs du Bitcoin refusent tout simplement de reconnaître l’impact carbone du mining de cette cryptomonnaie. En conséquence, Bitcoin prend du retard et continue à renforcer la crise climatique.

L’organisation environnementale estime même que ces dernières années, le mining du Bitcoin est devenu plus destructeur en raison du recours aux sources d’énergie non renouvelables, majoritairement le charbon.

La plupart des principaux acteurs du Bitcoin refusent de reconnaître le problème. Alors que d’autres technologies crypto apportent des changements pour devenir plus efficaces et proposent des approches pour lutter contre la pollution climatique historique, le « mining » de Bitcoin est devenu plus sale ces dernières années, le charbon étant sa principale source d’électricité.

Rolf Skar de GreenPeace.

De ce fait, GreenPeace préconise un changement dans le fonctionnement de Bitcoin. L’organisation propose notamment le passage au mining par Proof of Stake qui est moins énergivore. C’est exactement ce qu’à fait Ethereum en septembre dernier lors du célèbre « The Merge« .

Nous espérons que les personnes et les entreprises impliquées dans le Bitcoin verront cela comme un signal d’alarme pour à la fois passer à un protocole économe en énergie et éloigner activement notre monde des combustibles fossiles.

Rolf Skar, GreenPeace

Fan du Bitcoin au départ, GreenPeace est devenu l’un de ces plus virulents détracteurs.

En 2014, l’organisation percevait des dons en Bitcoin pour financer ses actions environnementales. Depuis mai 2021, Greenpeace a suspendu cette fonctionnalité, estimant que la quantité d’énergie nécessaire pour effectuer le mining du Bitcoin compromet les efforts de lutte contre le changement climatique.

Il est certes vrai que le mining du bitcoin utilise une importante quantité d’énergie. Ce n’est pas pour autant que ce fonctionnement détruit le climat. Bien au contraire, dans certaines régions du monde, le Bitcoin est un puissant levier de développement des énergies renouvelables et de financement de la conservation. C’est notamment le cas en République Démocratique du Congo, mais ce n’est pas le seul pays.

Bitcoin soutient le développement de l’énergie verte en Afrique

Le procès fait au Bitcoin au sujet de l’impact carbone de son mining ignore délibérément les efforts importants menés actuellement pour rendre cette activité plus verte.

En effet, contrairement à ce que dit GreenPeace, le charbon n’est plus la source principale du mining du Bitcoin. Un récent rapport du Bitcoin Mining Council indique que Bitcoin est miné à 59,5 % à partir d’énergie renouvelable.

Un autre point positif est que l’efficacité énergétique du mining du Bitcoin a augmenté de 46 % sur un an. Cela signifie que pour les mêmes performances, l’énergie nécessaire pour le mining du Bitcoin a diminué presque de moitié.

La situation est encore plus délicate en Afrique. En effet, l’offre et la demande en électricité sont faibles dans de nombreux pays africains. En conséquence, les rares sociétés d’électricité encaissent des pertes considérables du fait des excédents de production d’énergie qui ne trouvent aucun preneur. Les mineurs du Bitcoin sont de ce fait un salut pour ces entrepreneurs énergétiques en achetant le surplus d’énergie.

C’est notamment le cas de Virunga Énergie, une société qui construit des centrales hydroélectriques à l’Est de la République Démocratique du Congo dans le cadre d’un vaste programme de développement initié par le Parc national des Virunga. C’est le cas aussi au Kenya où des producteurs électriques mettent leurs énergies vertes à la disposition des mineurs du Bitcoin.

Le bitcoin protège l’environnement au Congo

Contrairement à GreenPeace, le Parc national des Virunga pense que le Bitcoin protège l’environnement. Et ce n’est pas n’importe quel acteur dans le secteur environnemental !

Créé en 1925, le Parc national des Virunga situé en République Démocratique du Congo est la plus ancienne aire protégée en Afrique. Depuis 1979, ce parc est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO pour ses écosystèmes beaux et abondants.

Depuis près de deux ans, ce parc accepte les dons en bitcoin afin de mobiliser les moyens nécessaires à la conservation des écosystèmes menacés. Les résultats sont encourageants. Les aides mobilisées en cryptomonnaie ont permis notamment de démonter 1 260 pièges d’animaux, réaliser 24 000 kilomètres de surveillance aérienne et 65 000 kilomètres de patrouille en pied, former 150 nouveaux écogardes, fournir des soins de santé et l’aide d’urgence à 620 gardes forestiers et leurs familles.

Les inquiétudes de GreenPeace au sujet de l’urgence climatique sont totalement légitimes. Oui la planète brûle, mais ce n’est pas le bitcoin qui en est responsable. Le protocole de mining du Bitcoin est sans nul doute énergivore. Néanmoins, il est essentiellement basé sur l’énergie verte. Dans les pays pauvres, le mining est même un puissant pilier de développement des énergies renouvelables dont l’accès est un gage du développement durable pour les populations locales. Laissons GreenPeace continuer son lobbying anti-Bitcoin et continuons à build !