Scandale chez Pump Fun, un ancien salarié dérobe 2 M $ et dénonce de graves dérives

Pump Fun, une plateforme d’échange de memecoins basée sur Solana, a été la cible d’un hack de 2 millions $. Le principal suspect, Jarett Dunn, un ancien salarié, clame que son acte visait à révéler les agissements suspects de la société. 

Affaire Pump Fun, le hacker présumé retourne les accusations contre la plateforme crypto

Le 16 mai dernier, Pump Fun, un marché de memecoins basé sur la blockchain Solana, a été la cible d’un détournement de fonds d’environ 2 millions de dollars. Jarett Dunn, ancien employé de la plateforme et principal suspect, a été appréhendé à Londres à l’issue d’une intense traque de 26 heures orchestrée par une société de renseignement privée.

Remis en liberté conditionnelle, Dunn affirme que le véritable coupable n’est autre que Pump Fun. Sur les réseaux sociaux, il dresse le portrait d’une plateforme opérant tel un casino ou une bourse dépourvue de régulation, de licence et de protocoles essentiels comme l’anti-blanchiment (AML) et la vérification d’identité des clients (KYC). Il accuse également l’entreprise d’avoir trompé les investisseurs sur ses effectifs et d’avoir eu recours à des travailleurs étrangers sans autorisation.

Dunn va jusqu’à évoquer de probables visées de maltraitance infantile, sans toutefois fournir d’éléments concrets pour étayer ces graves allégations. L’accusé semble résolu à faire de ces arguments le fer de lance de sa défense devant la justice.

Piratages cryptos, entre crime et rôle de justicier ?

Le cas Pump Fun met en lumière la complexité éthique qui entoure les piratages dans l’écosystème crypto. Si les motivations réelles de Dunn restent à élucider, son « braquage » présumé et ses accusations interrogent sur le fonctionnement de la plateforme.

Ce n’est pas la première fois qu’un hacker semble agir en justicier autoproclamé. En 2021, le pirate de Poly Network avait restitué plus de 610 millions de dollars dérobés, se posant en redresseur de torts malgré son méfait initial. Un geste qui avait suggéré l’existence de pirates à la conscience aiguisée.

Mais la légitimité de ces « crypto-justiciers » et de leurs méthodes soulève de nombreuses questions. Aussi louables soient leurs intentions, leurs révélations sur de potentielles malversations peuvent-elles pour autant justifier le recours au piratage ? La défense de Dunn fera-t-elle jurisprudence et incitera-t-elle d’autres hackers à s’ériger en lanceurs d’alerte autoproclamés ?

Au-delà du cas Dunn, dont le véritable mobile, appât du gain déguisé en acte militant ou réelle volonté de dénoncer des abus, reste à déterminer, c’est toute la zone grise morale entourant certains hacks cryptos qui est mise en exergue. Seule une enquête approfondie permettra d’établir les faits et de démêler le vrai du faux dans cette affaire aux multiples facettes.