Worldcoin, le projet dirigé par le PDG d’OpenAI, Sam Altman fait aujourd’hui l’objet d’une enquête par les autorités allemandes et françaises de protection des données. Ceci, en raison de ses pratiques de collecte de données biométriques.
Les préoccupations bavaroises face aux pratiques de Worldcoin
L’entreprise Worldcoin collecte des données d’iris des utilisateurs en échange d’une identification numérique et, dans certaines régions, d’une cryptomonnaie gratuite. Selon la société, ces données seront utilisées pour créer un nouveau « réseau identitaire et financier ». Nous vous parlions récemment de l’interdiction du Kenya…. eh bien d’autres autorités de protection des données de plusieurs pays sont inquiètes quant à la façon dont celles-ci seront utilisées.
Dans cette optique, l‘Office d’État bavarois pour la surveillance de la protection des données a ouvert une enquête sur Worldcoin en décembre 2022. Le régulateur a déclaré être préoccupé par le fait que Worldcoin traite des données sensibles à très grande échelle.
La CNIL se pose également des questions
Le régulateur français de la protection des données, la CNIL, a également exprimé ses inquiétudes concernant les pratiques de Worldcoin.
Un porte-parole de la CNIL a en effet mis en doute la légalité des méthodes de collecte et de conservation des données de Worldcoin. Il s’agit en particulier de sa pratique consistant à scanner les rétines pour empêcher les individus de réclamer plus d’une fois des récompenses crypto.
La CNIL a déclaré que Worldcoin n’avait pas fourni suffisamment d’informations sur la manière dont elle collecte, utilise et stocke les données d’iris des utilisateurs. L’agence a également déclaré que les conditions d’utilisation de Worldcoin étaient « trop vagues et évasives ». En fait, celles-ci ne mentionnent pas clairement si les utilisateurs consentent réellement à la collecte de leurs données biométriques.
La CNIL a donné à Worldcoin un délai de deux mois pour répondre à ses préoccupations. Si l’entreprise ne s’y conforme pas, la CNIL pourrait prendre des mesures supplémentaires. Ces dernières iront de l’imposition d’amendes ou de l’interdiction à Worldcoin de collecter des données biométriques en France.
Worldcoin répond aux inquiétudes et interrogations
Worldcoin a déclaré qu’il prenait les préoccupations de protection des données au sérieux et travaillerait avec les régulateurs pour répondre à leurs questions. L’entreprise a également précisé que ses données étaient stockées de manière sécurisée et qu’elles ne seraient pas utilisées à des fins publicitaires ou de profilage.
Reste à voir comment l’enquête des autorités de protection des données se déroulera et si Worldcoin sera autorisée à poursuivre ses activités. Cependant, l’affaire a soulevé des questions importantes sur les risques associés à la collecte de données biométriques…