Âgée de 99 ans et considérée comme un précurseur de l’art algorithmique, l’artiste française d’origine hongroise Vera Molnár entrelace habilement l’univers des NFT et l’art procédural, redéfinissant une fois de plus les paradigmes de l’art contemporain.
Innovation et adaptation, Vera Molnár, élément moteur de la révolution artistique numérique
L’artiste franco-hongroise n’est pas totalement inconnue dans le domaine de l’art. Elle est même la première femme artiste à mêler la puissance de l’ordinateur avec la créativité de l’esprit humain.
Depuis les années 50, Vera Molnár a révolutionné l’art avec son penchant pour les formes géométriques simples et les techniques diversifiées, allant du dessin à la programmation informatique pure. Elle frappe un grand coup en 1959 avec La Machine Imaginaire, concept audacieux qui lui permet de concevoir des programmes simples pour réaliser ses travaux de manière systématique.
En dépit de sa réticence vis-à-vis des institutions artistiques, elle connaît une reconnaissance tardive, mais notable en 1976 à Londres avec sa première exposition personnelle. Elle co-fonde ensuite en 1980 le Centre de recherche expérimental et informatique des arts visuels à l’université de Paris-I.
Retour aux sources ou continuité ? Vera Molnár se lance dans les NFT
Sa nouvelle collection d’art, intitulée Themes and Variations, s’est vendue la semaine dernière pour environ 613 ETH (soit $1.2 million à l’heure où sont écrites ces lignes) à la célèbre maison de vente aux enchères Sotheby’s que nous ne vous présentons plus.
Comme à son habitude, la respectée Madame Molnár a su innover en générant cette fois-ci aléatoirement et de manière algorithmique une série d’œuvres composées des lettres “N”, “F” et “T”; les lettres étant bien évidemment une référence à l’utilisation des NFTs dans sa collection. Des lettres agrémentées de formes géométriques sur fond de différentes couleurs vives, menant à des résultats spectaculaires à chaque itération.
L’œuvre Themes and Variations #1, est le fer-de-lance de la collection, s’étant vendue à un prix de 20 ETH ($37,506 au moment de la vente), soit le plus cher de toute la collection.
Les NFTs sont des unités de données stockées sur la blockchain qui certifient qu’un actif numérique est unique et non fongible, donnant au travail de Vera Molnár une nouvelle dimension.
En utilisant la blockchain pour authentifier ses œuvres, Vera s’inscrit dans une tendance contemporaine qui valorise l’unicité et la propriété vérifiable des œuvres d’art numériques. Ainsi, l’artiste continue non seulement à innover, mais aussi à s’adapter aux nouvelles technologies et tendances qui façonnent le monde de l’art contemporain. Respect.
La maison Sotheby’s n’a d’ailleurs pas choisi d’héberger cette nouvelle collection par hasard, car :
- ll s’agissait d’une excellente occasion de tester la nouvelle place de marché NFT de Sotheby’s, le Sotheby’s Metaverse ;
- La maison a proposé une méthode d’enchères à la néerlandaise ou “dutch auction” : on commence par un prix maximum que l’on abaisse au fur et à mesure jusqu’à trouver acheteur. Cela vient à l’opposé de la traditionnelle mise aux enchères anglaise que tout le monde connaît bien, où l’on commence par un prix minimum qui s’apprécie ensuite selon la fougue des participants.
L’œuvre Themes and Variations représente donc la dernière itération de Vera Molnár, où cette fois-ci, elle croise en plus l’univers en constante évolution de la blockchain, et marque l’entrée définitive dans le monde des NFTs de la maison Sotheby’s. Alors qu’elle se rapproche de son centième anniversaire, Vera Molnár nous surprendra-t-elle à nouveau avec une autre création ?