Le FMI reconnaît que Bitcoin n’a pas ruiné le Salvador !

À l’issue d’une mission d’évaluation économique menée au Salvador, le Fonds Monétaire International (FMI) a conclu que les risques liés au Bitcoin ne se sont pas matérialisés dans le pays. Le FMI note même des améliorations de l’économie salvadorienne en 2022 et envisage une hausse de l’utilisation du Bitcoin dans le pays. Cette institution financière avait pourtant vivement critiqué l’adoption du Bitcoin par le Salvador en septembre 2021. 

Pas de risques liés au Bitcoin au Salvador

Le Fonds Monétaire International (FMI) semble avoir changé d’avis sur la portée de la légalisation du Bitcoin par le Salvador. Alors qu’en 2021 le FMI critiquait sévèrement l’adoption du Bitcoin au pays de Nayib Bukele, l’institution financière a reconnu finalement aujourd’hui que “les risques liés à l’utilisation du Bitcoin ne se sont pas matérialisés au Salvador”. Cette déclaration a été faite dans un communiqué rendu public le 10 février 2023 à la suite d’une mission du FMI effectuée au Salvador du 30 janvier au 8 février. 

Le Fonds Monétaire International note une utilisation limitée du Bitcoin depuis sa légalisation au Salvador. Toutefois, le FMI envisage une augmentation conséquente de l’utilisation du Bitcoin cette année en raison de la clarté réglementaire. En effet, les parlementaires salvadoriens ont adopté en janvier dernier une loi réglementant l’émission d’actifs numériques.  

L’utilisation du Bitcoin pourrait augmenter compte tenu des nouvelles réformes législatives pour encourager l’utilisation de la crypto les actifs, y compris les obligations tokenisées (loi sur les actifs numériques).

FMI

Dans la foulée de l’adoption du Bitcoin comme monnaie légale au Salvador en septembre 2021, le Fonds Monétaire International était un des acteurs critiquant la décision de Nayib Bukele. Dans un communiqué de novembre 2021, cette institution financière faisait savoir que l’utilisation du Bitcoin comme monnaie officielle « génère des risques importants pour la protection du consommateur, l’intégrité du système financier et la stabilité financière »

Face à la fermeté de Nayib Bukele sur son projet Bitcoin, le FMI avait suspendu ses financements au Salvador. De nombreux économistes avaient même prédit que sans soutien du FMI, le pauvre Salvador sera incapable de payer ses obligations en 2023. C’est pourtant le contraire qui s’est passé. Sans l’aide du FMI, le Salvador a réussi à payer ses 800 millions de dettes et intérêts associés. Après ce paiement, le Salvador est désormais l’un des rares pays sans dettes au monde.

Le Salvador se porte bien économiquement

Dans son communiqué du 10 février 2023, le FMI revient également sur la situation de l’économie salvadorienne. Le Fonds Monétaire International souligne notamment que grâce à la réponse efficace du gouvernement, l’économie salvadorienne a repris complètement son niveau d’avant la pandémie. 

Les principaux progrès sociaux et économiques constatés par le Fonds Monétaire International au Salvador sont notamment : 

  • L’amélioration de la sécurité des personnes à travers la mise en place d’un Plan de sécurisation du territoire qui a abouti à la réduction sans précédent de la criminalité.
  • La diversification de l’économie via le tourisme.
  • La réduction drastique des coûts du commerce et du temps nécessaire à l’exécution des tâches administratives.
  • L’augmentation des dépenses publiques consacrées à l’éducation, qui sont passées de 3.6 % du PIB en 2019 à 5 % en 2022.
  • La croissance robuste de l’économie du Salvador de 2.8 % en raison d’une forte demande interne.

Il y a quelques mois, le président Nayib Bukele avait d’ailleurs déjà dit que l’économie de son pays se portait bien. Dans une tribune, Nayib Bukele expliquait notamment que tous les indices socio-économiques du pays avaient augmenté. Il avait dit comprendre que le Salvador soit continuellement la cible des critiques des élites mondiales, car celles-ci contrôlent tout sauf le Bitcoin.

Le FMI fait des recommandations pour rendre Bitcoin plus bénéfique aux Salvadoriens

Bien qu’il ait noté que les risques liés au Bitcoin ne se sont pas matérialisés, le Fonds Monétaire International reste tout de même prudent sur l’utilisation du Bitcoin au Salvador. L’institution continue à penser que le Bitcoin représente un risque pour l’intégrité et la stabilité financières, la durabilité et la protection des consommateurs. Néanmoins, le Fonds Monétaire International ne se fait pas d’illusion. Le FMI sait que les autorités salvadoriennes ne vont pas laisser tomber le Bitcoin. 

Plutôt que d’appeler à abandonner le Bitcoin comme en 2021, le FMI formule plutôt des recommandations à l’endroit des autorités pour rendre plus bénéfiques au pays. À cet effet, le FMI recommande d’abord le renforcement de la transparence des transactions du gouvernement en Bitcoin. Ce manque de transparence irrite aussi au Salvador. Une organisation locale est allée jusqu’à porter plainte contre Nayib Bukele pour ses achats de Bitcoin. 

Par ailleurs, le FMI recommande au gouvernement de limiter son exposition à la volatilité du Bitcoin. À cet effet, le gouvernement devrait arrêter d’acheter des Bitcoins et émettre des obligations tokenisées. Ce n’est pas sûr que cette recommandation obtiendra l’approbation de Nayib Bukele. En effet, le président Nayib Bukele a lancé le 18 novembre passé, un DCA pour acheter 1 bitcoin chaque jour. Cette opération se porte plutôt bien, car depuis son instauration, la valeur du Bitcoin a augmenté de plus de 30 %. 

Enfin, le FMI recommande la finalisation rapide de la loi contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Des règles supplémentaires relatives au Bitcoin et autres cryptos devraient y être incorporées, insiste le FMI.

La décision de faire du Bitcoin une monnaie légale a été décrite comme hasardeuse par de nombreux observateurs. Nayib Bukele, son initiateur a été qualifié par des individus comme un leader menant son peuple à sa perte. Force est de constater que ceux qui ont critiqué cette décision reconnaissent finalement qu’elle n’est pas si mauvaise que ça. D’ici quelques années, Nayib Bukele sera peut-être reconnu comme un véritable visionnaire.