Le Bitcoin n’est plus une monnaie légale en République centrafricaine !

L’Assemblée nationale centrafricaine a adopté le 23 mars dernier le projet de loi modifiant et complétant la loi régissant la cryptomonnaie dans le pays. Le nouveau texte accorde au Bitcoin le statut de cryptomonnaie de référence et pas de monnaie légale. Cette modification est sans doute le résultat des injonctions de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) et de la Communauté économique et monétaire en Afrique centrale (Cemac). 

La Centrafrique abandonne le Bitcoin 

En avril 2022, la République centrafricaine avait fait l’actualité de l’industrie crypto. Ce petit pays d’Afrique centrale avait accordé au Bitcoin le statut de monnaie légale au côté du Franc des colonies Françaises en Afrique (FCFA). La Centrafrique devenait ainsi le deuxième pays du monde a légalisé le Bitcoin après le Salvador. 

Cependant, le pays n’a pas tenu longtemps comme le Salvador. Le 23 mars dernier, l’Assemblée nationale centrafricaine a adopté un texte modifiant la loi régissant la cryptomonnaie dans le pays. Ce nouveau texte accorde au Bitcoin le statut de cryptomonnaie de référence et pas une monnaie officielle.

Ce texte répond aux critiques et injonctions des institutions régionales. En effet, le Franc des Colonies Françaises en Afrique (FCFA) n’est pas qu’une monnaie légale en Centrafrique. Le FCFA est ainsi géré par la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC) qui ont clairement vu d’un mauvais œil la légalisation du Bitcoin en Centrafrique. 

La décision de la Centrafrique avait également soulevé les critiques de la Communauté économique et monétaire en Afrique centrale (Cemac). En juillet dernier, la CEMAC avait affirmé que la loi centrafricaine présentait des incompatibilités avec les accords et conventions régissant l’Union monétaire de l’Afrique centrale et les statuts de la BEAC. 

L’avenir de la cryptomonnaie en République centrafricaine  

L’abandon du Bitcoin comme monnaie légale par la République centrafricaine est une régression regrettable. C’est la mention « monnaie ayant cours légal » que la CEMAC et la BEAC voulaient voir disparaître. Pour ces deux institutions, la seule monnaie légale doit demeurer le FCFA. 

Néanmoins, le pays reste une des régions favorables aux cryptomonnaies. En effet, les échanges en cryptomonnaie dans le pays ne sont pas soumis à l’impôt. Toutefois, les gains issus du trading sont soumis au régime général des impôts du pays. Les commerces sont libres d’accepter la cryptomonnaie et devront, pour besoin de comptabilité, se référer au FCFA. Le mining de cryptomonnaies est également autorisé dans le pays. Les mineurs doivent toutefois déclarer leurs gains comme tout autre acteur économique du pays. 

Pendant ce temps, le Salvador continue son idylle avec le Bitcoin 

Alors que la République centrafricaine abandonne le Bitcoin, le Salvador ne cesse de promouvoir la reine des cryptomonnaies. Après avoir défendu le Bitcoin contre les critiques, le président salvadorien a lancé un DCA emblématique pour son pays. Depuis le 18 novembre 2022, le pays achète 1 bitcoin chaque jour. Lors du lancement du DCA, le Bitcoin ne valait que 16 600 dollars. Aujourd’hui le Bitcoin se négocie à 27 500 dollars américains.  

Malgré les prédictions négatives des médias et des économistes, le Salvador a réussi à payer toutes ses dettes. Cela n’aurait jamais été possible sans le dynamisme économique stimulé par l’adoption du Bitcoin. Le tourisme a par exemple augmenté de 95% dans le pays depuis l’adoption du Bitcoin. Très méfiant au début, le FMI a finalement reconnu que le Bitcoin n’a pas ruiné le Salvador

Fort de ces résultats, le Salvador ne cesse de poser les bases d’une adoption très large du Bitcoin. Très récemment, le pays a lancé un programme de formation de jeunes développeurs Bitcoin. De plus, Nayib Bukele envisage d’accorder une exonération fiscale à toutes les fintechs établies dans son pays. Si la proposition de loi de Nayib Bukele est adoptée par le parlement, le Salvador pourrait attirer plusieurs investisseurs de la tech. 

Le Salvador l’a compris, le Bitcoin est une opportunité en or. Cela l’est encore plus pour les économies faibles et totalement contrôlées comme celle de la Centrafrique. Bitcoin est également un outil pour redonner de la dignité aux peuples de l’Afrique francophone. Comme est-ce possible que plus de 60 ans après les indépendances, certains Etats Africains aient encore pour monnaie officielle le Franc des Colonies Françaises en Afrique (FCFA). Il est temps que l’Afrique s’émancipe et le Bitcoin qui n’est contrôlé par personne peut y aider !