Bitcoin désormais reconnu en Afrique Centrale

La Communauté Économique et Monétaire d’Afrique Centrale, CEMAC en sigle s’est doté d’un nouveau cadre réglementaire régissant le secteur financier. Plutôt que d’interdire le Bitcoin, ce nouveau texte reconnaît les cryptomonnaies. Cette position a vraisemblablement été influencée par la République Centrafricaine. Le pays a reconnu cette année le Bitcoin comme monnaie légale, devenant le deuxième au monde après le Salvador. Elle permet également au secteur crypto de sortir de l’illégalité.

Le Bitcoin (BTC) autorisé dans la zone CEMAC

La communauté Economique et Monétaire d’Afrique Centrale (CEMAC) a mis en place des nouvelles règles régissant le marché financier dans ses six Etats membres. Selon le média SikaFinance, le texte publié par la Commission de surveillance du marché financier en zone CEMAC, COSUMAF, reconnait le Bitcoin et quelques autres cryptomonnaies. Le texte reconnaît également les Prestataires de services sur actifs numériques (PSAN). Il leur donne compétence pour conserver, acheter, vendre, convertir et mener d’autres activités en lien avec les cryptomonnaies.

Cette nouvelle réglementation intervient au moment où un pays de la CEMAC s’est tourné vers les actifs numériques. En effet, en Avril dernier, la République Centrafricaine a officiellement fait du Bitcoin sa monnaie légale. Le pays a également créé Sangocoin, une cryptomonnaie national. C’est sans doute le lobbying de ce pays qui a poussé à une réglementation plus ouverte à la cryptomonnaie. C’est en tout cas ce que pensent plusieurs sources, y compris dans la sphère du pouvoir en RCA.

La Centrafrique va-t-elle réussir à attirer toute la sous-région ?

En avril, la Centrafrique a été le premier pays Africain à reconnaître le Bitcoin comme monnaie légale. Cette décision avait été fortement désapprouvée par la Communauté Economique et monétaire d’Afrique Centrale à laquelle fait partie la République Centrafricaine.

En effet, la Banque des Etats d’Afrique Centrale (BEAC) avait estimé que la loi régissant la cryptomonnaie adoptée en République centrafricaine est « une remise en cause des accords de coopération monétaire en vigueur en Afrique centrale ».

Cette même logique a poussé la Commission Bancaire d’Afrique centrale (COBAC) à interdire aux banques de souscrire, de détenir, d’échanger ou de convertir pour leur propre compte ou pour le compte des tiers, les cryptomonnaies.

À l’intérieur des frontières nationales, les contestations ont été moins vives, mais présentes. Elles ont visé essentiellement la cryptomonnaie Sangocoin.

Fin août, la cour constitutionnelle du pays, saisie par des acteurs de la société civile, a jugé le projet de Sangocoin anticonstitutionnel. La haute juridiction du pays estimait que Sangocoin aliène la nationalité et les ressources naturelles Centrafricaines.

Le gouvernement a pris acte du jugement, mais n’a pas abandonné le projet. Il a récemment fait savoir dans un communiqué que la cour ne met pas en cause la loi sur les cryptomonnaies moins encore son projet Sangocoin.

Malgré les fortes désapprobations régionales, la République Centrafricaine n’a jamais renoncé à son projet de reconnaissance du Bitcoin. Le pays s’est même engagé à convaincre les Etats de la sous-région à reconnaître le Bitcoin plutôt que de le réprimer. Avec ce cadre réglementaire publié par la commission de surveillance du marché financier en zone CEMAC, c’est désormais chose faite.

Le nouveau cadre réglementaire reconnaissant le Bitcoin dans la CEMAC devrait booster l’adoption de cette cryptomonnaie en Afrique Centrale. Il faudrait tout de même attendre la mise en place d’une loi fixant les mesures pratiques de mise en œuvre afin de profiter aisément des avantages offerts par le secteur crypto. La Centrafrique pourrait-elle convaincre ses pairs à adopter Bitcoin ? Ça serait en tout cas une excellente nouvelle.