Un Layer 3 crypto, c’est quoi ? #CryptoDico

L’univers des cryptomonnaies évolue rapidement, mais avec la croissance fulgurante de leur adoption, les problèmes de scalabilité et d’augmentation des frais sont devenus des obstacles majeurs pour les Blockchains et les Layer 1 et 2. Existe une solution viable pour ces problèmes ? Oui, le Layer 3. Qu’est-ce qu’un Layer 3 crypto ? Pourquoi existe-il ? Comment gagner de l’argent avec un Layer 3 ? Pour connaitre les réponses, lit simplement la suite de notre Crypto Dico.

C’est quoi un Layer 3 en crypto (L3), en bref ?

Un Layer 3 (ou couche de niveau 3) ou L3, est un Layer venant se superposer sur les Layer 1 et 2 d’une Blockchain.

Un Layer 3 possède deux objectifs principaux :

  1. Augmenter la scalabilité : contrairement à un Layer 2, un Layer 3 est conçu pour un cas d’usage bien précis. C’est justement cette spécialisation qui lui permet d’augmenter la scalabilité.
  2. Améliorer l’interopérabilité : grâce à un Layer 3, des Blockchains différentes peuvent se communiquer des informations (envoi de cryptomonnaies, transactions, etc), permettant ainsi à l’utilisateur de naviguer facilement d’une Blockchain à une autre.

Cette innovation, bien que récente est prometteuse pour la naissance de « l’Internet des Blockchains », un monde dans lequel l’utilisateur utilise des Blockchains spécialement conçues pour un cas d’usage, sans même en avoir conscience.

Le Layer 3 le plus connu à ce jour reste Starknet.

Qu’est-ce qu’un Layer 3 crypto (L3), coincrètement ?

Après cette brève définition, voyons en détail ce qu’est un Layer 3. Mais pour parfaitement comprendre ce qu’est un Layer 3, il convient de comprendre le concept de Layer dans le monde de la Blockchain et la raison de leur invention : le « Trilemme de la blockchain« .

Le Trilemme de la Blockchain, la raison de l’existence du Layer 3

Le Trilemme de la Blockchain est le plus souvent représenté sous forme d’un triangle.

À chaque sommet correspond à un paramètre crucial de la blockchain :

  • Sécurité
  • Scalabilité
  • Décentralisation.
Le Trilemme de la Blockchain : Sécurité, Décentralisation, Scalabilité; la raison d'existence du Layer 3
Le Trilemme de la Blockchain : Sécurité, Décentralisation, Scalabilité; la raison d’existence du Layer 3

Hélas, Trilemme oblige, il est impossible de résoudre ces problèmes simultanément, c’est-à-dire de concilier ces trois paramètres. Par conséquent, les blockchains sont souvent contraintes de sacrifier l’un des paramètres pour optimiser les 2 autres :

  • Bitcoin (BTC) est très sécurisé et décentralisé, mais il est moins rapide et moins scalable.
  • Ripple (XRP) a sacrifié la décentralisation au détriment de la sécurité et de la scalabilité.
  • Solana (SOL) est scalable, mais présente des problèmes de sécurité, d’où les arrêts fréquents de son écosystème.

Dans tous les cas, la plupart des blockchains se concentrent sur la recherche de solutions à ce trilemme. C’est ici que la notion de « Layer » entre en jeu. Alors, qu’est-ce qu’un Layer ? Et surtout, comment le Layer 3 parvient-il à résoudre ce fameux trilemme de la blockchain ?

Quels sont les différents types de Layer ?

Il est possible de construire plusieurs couches (ou Layer) sur la blockchain, chacune ayant un rôle spécifique. Les couches peuvent être classées selon leur disposition.

Layer 0 (L0), les composants de la Blockchain

Le Layer 0 n’est autre que le socle, les fondements même de la blockchain. Il est constitué de l’ensemble des parties prenantes de son fonctionnement, à savoir les nœuds, les validateurs ou mineurs, l’internet, le protocole, etc. En somme, le Layer 0 est un Kit de développement, comme le SDK de Cosmos.

Layer 1 (L1), la Blockchain en elle-même

Le Layer 1 est la blockchain à proprement parler et de son natif. Cette catégorie sera développée en détail dans un article dédié dans notre Crypto Dico.

Les L1 les plus connus sont Bitcoin et Ethereum.

Layer 2 (L2), Plasma et Rollups : mission optimisation de la scalabilité

Le Layer 2 se présente comme une blockchain superposée à la blockchain mère (Layer 1), palliant ainsi aux limites préexistantes, comme la scalabilité, le problème le plus récurrent.

Il existe plusieurs types de L2, les Rollups, Plasma, etc. Nous reviendrons également en détail dans un article dédié.

Les L2 les plus connus sont Optimism et Arbitrum.

Layer 3 (L3), optimiser l’optimisation permise par les L2

Moins connus, que les Layer 2, il s’agit d’une couche superposée au-dessus du Layer 2 dans le but d’optimiser certains aspects bien précis de ce dernier. Il faut imaginer le L3 comme une spécialisation à un L2 déjà existant.

Le Layer 3 représente une surcouche supplémentaire au-dessus de la couche 2 (Layer 2), permettant une personnalisation plus poussée pour répondre à des exigences spécifiques.

Étant des subdivisions du Layer 2 conçues avec sur-mesure, avec une série de paramètres et d’outils personnalisés pour répondre à des exigences spécifiques sur lesquelles elles sont optimisées : les Layer 3 héritent de la sécurité des Layer 2.

En raison de leur sur optimisation pour un case d’usage spécifique, les L3 sont appelés blockchains à Applications spécifiques.

Les Layer 3 peuvent par exemple permettre la mise en place de transactions anonymes, plus rapides ou interopérables.

Enfin comme dit précédemment, les L3 permettent une meilleure scalabilité en déportant une partie des transactions et des données hors la blockchain mère et en fournissant simplement le résultat final qui ensuite est soumis au réseau principal. 

Cette approche permet d’augmenter la vitesse de traitement et les performances tout en profitant de la sécurité de la blockchain mère, sans entraver son fonctionnement. Les Layer 3 sont donc d’une solution possible au Trilemme de la Blockchain.

Layer 3, une solution Magique et Parfaite ?

Hélas comme tu peux t’en douter, la réponse est : NON.

Comme l’a souligné Vitalik Buterin, cofondateur d’Ethereum, dans un article publié en septembre 2022 sur son blog personnel, il y a trois situations dans lesquelles les Layer 3 peuvent être utiles.

Il s’agit notamment : 

  • L’usage de L2 pour la mise à l’échelle et de L3 pour les fonctionnalités personnalisées, par exemple, l’anonymat.
  • L’utilisation de L2 est pour la scalabilité à usage général et de L3 est pour la mise à l’échelle personnalisée.
  • L’usage de L2 pour la mise à l’échelle sans confiance (cumuls) et de L3 pour la scalabilité à faible confiance.

Dans le secteur de la finance décentralisée (DeFi), actuellement très en vogue, l’implémentation d’un Layer 3 est particulièrement intéressante. Hélas, un Layer 3 réposant sur un Layer 2 et un Layer 1, il dépend également de la sécurité de ces deux couches.

Quelles Blockchains utilisent des Layer 3

Le développement des Layer 3 en est encore à ses balbutiements. Certaines entreprises, dont Avalanche, ont annoncé travailler sur cette solution. Cependant, à l’heure actuelle, seule l’équipe de StarkWare semble réellement investie dans une recherche approfondie sur les Layer 3.

En effet, depuis 2018, StarkWare développe des solutions de scalabilité pour Ethereum. Parmi leurs produits fonctionnels actuels, on peut citer :

  • StarkNet, un layer 2 de ZK Rollup,
  • StarkEx, un moteur de développement permettant le déploiement d’Exchanges décentralisés scalables, utilisé par Sorare.

Selon leur roadmap, StarkNet a l’ambition de créer un Layer 2 uniques reposant directement sur Ethereum. Ainsi, plusieurs blockchains à applications spécifiques (Layer 3) seront construites sur celui-ci. Il pourrait y avoir par exemple : 

  • Des mises en jour de StarkNet axées sur la sécurité, l’anonymat, etc.
  • Des Layer 3 dédiées exclusivement à une application décentralisée particulière.
Organisation de StarkNet, le précursseur du Layer 3
Organisation de StarkNet, le précurseur du Layer 3

Comment gagner de l’argent avec les Layer 3 ?

Sans rentrer dans le conseil d’investissement, il faut rester à l’affût des entreprises travaillant sur le sujet.

Si certaines comme Avalanche possèdent leurs tokens, ce n’est pas le cas de doute, il convient donc de creuser le sujet en suivant l’actualité, et pour se faire, rien de mieux que de nous suivre sur nos différents réseaux sociaux.

Conclusion

Les problèmes de scalabilité et de coûts auxquels font face les Layer 1 et 2 sont bien connus, mais les Layers 3 offrent une solution prometteuse pour améliorer ces aspects clés. Avec l’adoption croissante des cryptomonnaies, l’importance des Layers continuera de croître et de jouer un rôle crucial dans l’optimisation de l’écosystème blockchain. Starknet teste déjà les possibilités d’explorer la quatrième couche (Layer 4) pour permettre une scalabilité quadratique, offrant ainsi une perspective intéressante pour l’avenir de la blockchain. Mais pour l’instant, restons concentrée sur les Layer 3, nous n’en sommes qu’au début de ceux-ci !