Au Honduras, l’adoption des crypto grimpe malgré l’interdiction dans les institutions financières

La Commission nationale des banques et des valeurs mobilières du Honduras vient d’interdire aux institutions financières toute activité liée aux cryptomonnaies, arguant des risques élevés pour les consommateurs et le système financier. 

Le Honduras interdit les activités liées aux cryptos dans les institutions financières

La Commission nationale des banques et des valeurs mobilières du Honduras (CNBS) a adopté le 15 février 2024 une résolution interdisant aux institutions financières régulées de se livrer à des activités en lien avec les cryptomonnaies.

Dans sa résolution, la CNBS met en avant plusieurs risques associés à ces actifs non réglementés. Elle souligne notamment l’absence de garantie de la banque centrale, la vulnérabilité à la fraude et aux problèmes opérationnels, ainsi que le risque de perte d’attrait en tant que moyen de paiement.

L’autorité s’inquiète surtout du potentiel d’utilisation abusive des cryptos pour des activités illégales. De plus, la CNBS pointe du doigt le manque de protection des consommateurs. En effet, la forte volatilité des cours et le risque de pertes totales en cas de piratage des portefeuilles rendent les cryptos hasardeuses pour le grand public.

C’est pourquoi elle a décidé d’interdire aux institutions financières placées sous sa supervision de détenir, investir ou négocier des cryptos et instruments dérivés.

Adoption croissante des cryptomonnaies au Honduras malgré les restrictions

En dépit de cette position réglementaire, le Honduras a connu une adoption significative des cryptos ces dernières années.

L’île de Roatán abrite par exemple la zone économique spéciale de Próspera, première entité du pays à avoir reconnu officiellement le Bitcoin comme unité de compte. De plus, le projet Honduras Bitcoin Valley dans la ville de Santa Lucia cherche à faire du pays une plaque tournante régionale pour les investissements crypto. 

De nombreuses entreprises locales acceptent déjà le bitcoin comme moyen de paiement, suivant l’exemple du Salvador voisin dont l’économie a bénéficié de l’adoption du bitcoin.

Conclusion

Bien que prohibées au sein du système financier national, les cryptos gagnent en popularité auprès des Honduriens. Attirés par les promesses de liberté financière, de plus en plus de citoyens cherchent à en tirer profit. 

Plutôt que de combattre ce phénomène crypto en plein essor, le Honduras gagnerait à établir un cadre réglementaire adapté, garantissant transparence et sécurité sans pour autant étouffer l’innovation. Ce cadre pourrait s’inspirer des modèles mis en place par d’autres pays, tout en tenant compte des spécificités de l’écosystème local.