Dans le cadre de ses réflexions sur l’inclusion financière, le Fonds Monétaire International (FMI) a organisé un forum public sur les avantages et risques liés aux monnaies numériques des banques centrales (CBDC). Lors ce forum, un important responsable du FMI a laissé entendre que la CBDC pourrait être un instrument efficace pour surveiller les habitudes de consommation. Des propos qui confirment les craintes de plusieurs utilisateurs de la cryptomonnaie au sujet des monnaies numériques de banque centrale.
La CBDC pour contrôler les citoyens
Depuis quelques années, les Etats s’aperçoivent de l’importance de l’économie numérique. Mais, plutôt que d’adopter les cryptomonnaies, la tendance des pays est de développer des monnaies numériques de banque centrale. Au-delà du fait que ce type d’actif est exposé à l’inflation qui frappe les monnaies fiduciaires, il présente un risque de surveillance des citoyens. C’est en tout cas ce qu’a confirmé un responsable du FMI.
Au cours du forum Central Bank Digital Currencies for Financial Inclusion: Risks and Rewards, Bo Li, Directeur adjoint du Fonds Monétaire International a expliqué sa vision de la monnaie numérique de banque Centrale. Pour lui, la CBDC peut aider à contrôler la manière dont les individus utilisent leur argent.
Avec les CBDC, on peut contrôler précisément ce que peuvent et ne peuvent pas détenir les gens. Mais, on peut aussi programmer les usages de l’argent, afin de le restreindre par exemple à des achats de nourriture.
Bo Li
Le Directeur adjoint du Fonds Monétaire International a donné l’exemple de la Chine. Le pays surveille systématiquement ses citoyens, y compris leurs transactions financières. Les informations ainsi collectées permettent de déterminer l’éligibilité au crédit social dans le pays.
Je vais vous donner un exemple. En Chine, ces données de transaction peuvent être utilisées par des fournisseurs de service pour des souscriptions de crédit. Ces fournisseurs peuvent savoir combien de café je bois chaque jour, où je l’achète, est-ce que j’utilise Uber au quotidien, à quelles heures de la journée je travaille…
Bo Li
Aussi étonnant que cela paraisse, cette violation flagrante de la vie privée a été saluée par l’assistance. “C’est un très bon exemple de comment différents pays prendront différentes directions afin de servir leurs sociétés dans leurs espaces numériques” a déclaré la panéliste Cécilia Skingsley, responsable du BIS Innovation Hub. “Il peut être bon de donner un peu de sa vie privée en échange de sa sécurité” a-t-elle poursuivi.
La CBDC, une menace pour notre liberté et nos finances
Chine, Nigéria, Australie, …, c’est au total une centaine des pays qui développe des CBDC. À travers cet actif, les États espèrent renforcer l’inclusion financière et surtout faire face aux cryptomonnaies privées.
Les CBDC, contrairement aux cryptomonnaies, présentent un risque pour les finances et les libertés des citoyens.
En effet, la CBDC n’est en réalité qu’une version numérique de la monnaie fiduciaire nationale. À ce titre, elle est exposée à la perte de valeur comme la monnaie fiduciaire. Pourtant, dans de nombreuses régions du monde, à l’exemple de l’Amérique latine, les citoyens se tournent massivement vers la crypto pour se protéger contre l’inflation de leur monnaie nationale. La CBDC ne protège donc pas leurs finances contre l’inflation.
Par ailleurs, la monnaie numérique de la banque centrale représente une menace pour la liberté des utilisateurs. En effet, comme l’a confirmé Bo Li, il est facile pour les autorités étatiques de contrôler toutes les transactions faites via la CBDC. Ces surveillances constituent une violation importante de la vie privée et un danger pour les droits de l’Homme. Les voix critiques comme les activistes, les opposants politiques ou les journalistes souhaitant fuir la répression pourraient aisément être identifiés via leurs transactions financières. C’est tout le contraire des cryptomonnaies comme le Bitcoin qui facilitent le combat pour les droits Humains.
Les Etats qui développent les CBDC ne veulent pas nécessairement le bien-être de leurs citoyens. De nombreux pays sont simplement obstinés par l’idée de renforcer le contrôle sur les citoyens. Les propos de Bo Li ont juste le mérite de révéler les intentions réelles des gouvernants en développant la CBDC. Pas étonnant que des partisans de la liberté comme Edward Snowden qualifie la CBDC de « perversion de la crypto ».
Je rêve d’un monde où chaque citoyen a un contrôle total sur lui, y compris ses finances. Je crois que le Bitcoin est un des outils qui réalisera cette révolution. Depuis 2019, j’apprends à connaître cette cryptomonnaie et à la faire connaître autour de moi.