FMI et Inde main dans la main pour réguler les cryptomonnaies

Le Fonds Monétaire International (FMI) a réitéré sa disponibilité à accompagner l’Inde dans la réglementation du marché des cryptomonnaies. La ministre indienne des Finances, a quant à elle appelé cette institution à coordonner la mise en place d’un cadre réglementaire à l’échelle mondiale. 

Le FMI et l’Inde prêts à collaborer pour réguler les cryptomonnaies

Le 07 septembre dernier, à New Delhi, la Directrice générale du Fonds Monétaire International Kristalina Georgieva a échangé avec Nirmala Sitharaman, Ministre Indienne de l’économie et des Finances, en prélude de la présidence Indienne du G20.

Elles ont évoqué plusieurs sujets d’intérêt économique. Les cryptos se sont invitées sur la table. Selon le ministère des Finances du pays, Kristinalina Georgieva et son hôte ont rappelé l’importance d’une réglementation du secteur des cryptomonnaies. 

« FM Smt. @nsitharaman et Mme @KGeorgieva ont discuté de l’importance de la réglementation des crypto-actifs et de la nécessité d’avoir une approche coordonnée et synchronisée à l’échelle mondiale sur la question. FM Smt. @nsitharaman a insisté pour que le FMI joue un rôle de chef de file à cet égard » a écrit sur Twitter le ministère indien des Finances.

En outre, les deux personnalités ont insisté sur le fait que pour plus d’efficacité, la nouvelle réglementation crypto devrait être coordonnée à l’échelle mondiale. Pour la ministre Indienne de l’économie et des Finances, le Fonds Monétaire International est mieux placé pour tenir le lead d’une telle initiative.

Pour sa part, la Directrice du Fonds Monétaire International s’est réjouie de cette rencontre. Elle a réitéré l’engagement de son institution à accompagner l’Inde sur plusieurs fronts de gouvernance économique.

Les échanges entre Kristalina Georgieva et Nirmala Sitharaman sur la réglementation crypto font écho à une tribune publiée en début de mois par deux cadres du FMI. En effet, Aditya Narain, directeur adjoint du Département des marchés monétaires et de capitaux du Fonds Monétaire International et son second, Marina Moretti ont dénoncé une réglementation fragmentée. 

Les deux experts ont alors appelé à une réglementation coordonnée, cohérente et complète à l’échelle mondiale afin d’assurer des conditions de concurrence équitables dans tous les pays.

Réguler la crypto ou l’interdire ? Telle est la question pour le gouvernement indien…

La position du ministère Indien de l’économie est tranchée. Il préfère l’établissement d’un cadre réglementaire clair plutôt que la répression du secteur crypto. De l’autre côté, le rêve le plus fou de la banque centrale du pays est la disparition des cryptos sur le territoire Indien. En effet, la Reserve Bank of India a vigoureusement mis en garde contre l’utilisation des cryptomonnaie en maintes reprises. 

Dans son dernier avertissement le mois passé, le gouverneur de la Reserve Bank of India (RBI), Shaktikanta Das, a déclaré que « les cryptomonnaies ne reposent sur rien et constitue un risque énorme pour les investisseurs ».

Pourtant, malgré la dent de la Reserve Bank of India contre les cryptos et une taxe de 30% sur les plus-values des investisseurs, les Indiens n’ont jamais été aussi nombreux à s’intéresser aux cryptomonnaies. Comme l’a révélé un sondage de l’exchange Kucoin, près de 115 millions d’Indiens possèdent ou ont déjà échangé des cryptomonnaies. 

Cela représente 15% de la population active du pays (18 à 60 ans). Avec ces chiffres encourageants, il est certain que les Indiens ne sont pas prêts de se débarrasser des cryptos. Leur adoption devrait se poursuivre au cours des prochains mois et pour preuve, le sondage fait état de 10% d’Indiens qui envisagent de se lancer dans le secteur durant les six prochains mois. Si un tel scénario se concrétise, c’est pas moins de 25% de la population Indienne qui sera exposé aux cryptomonnaies.   

Il y a quelques années, plusieurs institutions dont le FMI combattaient farouchement le secteur crypto. Aujourd’hui, il s’observe plutôt une sorte d’unanimité autour du besoin de réglementer et non réprimer l’usage des actifs numériques. Le temps est peut-être venu de commencer à s’intéresser à ce secteur que nombreux présentent, et non sans raison, comme lavenir de la finance.