Bitcoin, LA Solution au Réchauffement Climatique ?

« Bitcoin consomme plus d’électricité que l’Irlande, la Finlande ou plusieurs autres pays du monde ». Comme vous le savez, les médias n’ont pas la main tendre avec la Reine des cryptomonnaies. Souvent décrié pour son côté énergivore, Bitcoin peine à s’éloigner de cette image entachée auprès du grand public. Alors, comme chez Coinpri on aime titiller les idées reçues, on vous propose aujourd’hui de réfléchir à cette question sous un autre angle. Restez avec nous jusqu’à la fin, je vous assure que vous ressortirez de cette lecture avec un avis plus nuancé sur la question.

Le Réchauffement climatique est là, contrairement aux Solutions….

Après la publication des différents rapports d’évaluation du GIEC, la situation d’urgence dans laquelle nous nous trouvons n’a plus de secrets pour personne. Les sommets politiques mondiaux sur le climat tentent de trouver des solutions pour freiner cette spirale infernale, mais le manque de cohésion des États sur ces thématiques rend la tâche complexe. Pourtant, une question mérite d’être soulevée : et si, face à l’urgence, Bitcoin était l’une des meilleures armes contre le réchauffement climatique ?

Cette solution existe peut-être déjà : Bitcoin (BTC)

Fonctionnement de la monnaie

Pour comprendre le premier point de ce développement, faisons ensemble un petit rappel sur la façon dont fonctionne la monnaie.

En 1944, les accords de Bretton Woods viennent asseoir la domination du dollar et en font la monnaie d’étalon mondial. Il existe cependant toujours une parité entre le dollar et l’or : si vous détenez un lingot d’or, il vous est possible de le déposer à la banque pour recevoir un billet de banque, simple contrepartie de votre dépôt en or. Jusque-là me direz-vous, rien d’anormal.

Cependant, lorsqu’en 1971 le gouvernement Nixon rompt les accords de Bretton Woods, la machine financière mondiale se dérègle. Il est désormais possible de créer de la monnaie sans contrepartie en or, passant d’un modèle dans lequel le dollar est la preuve d’un travail passé, la récolte des pépites d’or, à la preuve d’un travail futur plus important nécessaire au remboursement d’intérêts : c’est le début de l’argent dette (et d’un certain effet boule de neige).

La crise du Covid n’a fait qu’accentuer ce phénomène. L’économie mondiale à l’arrêt, les banques centrales doivent « créer » de la croissance pour maintenir le système financier à flot. Mais tout se paye un jour, et la guerre en Ukraine vient compliquer cette sortie de crise sanitaire.

Vous l’aurez compris, l’une des conséquences principales du fonctionnement de notre système financier actuel est la transformation des comportements. En conjuguant avec l’inflation, les banques centrales ont poussé les populations à dépenser leur argent plutôt que de l’épargner, et cela se comprend !

Comment résister à l’envie de dépenser immédiatement lorsque l’on sait qu’aux niveaux d’inflations actuels de la zone euro, notre pouvoir d’achat fond comme neige au soleil à mesure que le temps défile. Nous sommes rentrés peu à peu dans un modèle de surconsommation néfaste pour l’environnement, produisant toujours plus dans un monde où la croissance n’est pas une option.

Toutefois, est-il possible d’envisager une fin heureuse avec ce modèle dans un monde aux ressources finies ?

Bitcoin pour altérer nos comportements

La proposition de valeur de Bitcoin, c’est justement de pallier ce problème.

En offrant une émission de monnaie contrôlée par un algorithme, auditable et incensurable, Bitcoin pose la première pierre du paradigme des monnaies modernes. La limite théorique des 21 millions de bitcoins émis à l’horizon 2140 assure à quiconque souhaite en détenir que ses bitcoins continueront de se raréfier à mesure que le temps passe.

En utilisant Bitcoin comme réserve de valeur, il est désormais possible de transférer numériquement du pouvoir d’achat dans le temps : l’offre limitée faisant face à une demande toujours croissante depuis 2009.

Cela fait quelques années maintenant que nous côtoyons des Bitcoiners et nous ne comptons plus le nombre de personnes regrettant d’avoir dépensé des bitcoins plus tôt dans leur vie.

L’exemple le plus frappant est celui de Laszlo Hanyecz devenu une légende de l’histoire de Bitcoin. Cet Américain a déboursé 10 000 BTC en 2010 pour se faire livrer 2 pizzas. Il est considéré pour beaucoup comme la première personne à avoir utilisé Bitcoin comme système de paiement.

Plus modestement, certaines personnes nous ont rapporté avoir payé leurs consommations en bitcoins dans le premier bar parisien ayant accepté les cryptomonnaies comme moyen de paiement, faisant probablement de leurs verres les plus chers de l’histoire !

Ce que l’on veut vous faire comprendre par ces exemples est qu’un modèle dans lequel Bitcoin serait l’étalon mondial favoriserait l’épargne à la place des dépenses exacerbées.

En rapprochant nos habitudes de consommation d’un modèle cohérent avec les ressources que la planète a à nous offrir, nous pourrions réduire notre impact environnemental, et ainsi œuvrer contre le réchauffement climatique. En effet, l’une des conclusions majeures du 6e rapport du GIEC concerne notre besoin de sobriété. Les experts à l’origine de ce rapport ont indiqué que des changements de comportement et de modes de vie pourraient permettre une diminution de 40 à 70 % des gaz à effet de serre d’ici à 2050.

Une des conditions nécessaires à cette transition est bien entendu la reconnaissance de Bitcoin comme monnaie internationale. Cependant, les mouvements entamés par le Salvador, la régulation sur ces sujets, l’attrait des populations pour ces nouveaux moyens de paiement gagnent chaque jour un peu plus de terrain sur le système financier traditionnel. Il reste du chemin, on vous le concède, mais Coinpri est aussi là pour aider à le construire !

Le mining de Bitcoin, la Quête perpétuelle d’une énergie peu onéreuse

Nous avons apporté une piste de réflexion sur l’aspect systémique de Bitcoin : conserver la valeur de son travail dans le temps et modifier ses habitudes de consommation.

Le second point de ce développement va se concentrer lui sur le côté fonctionnel de Bitcoin, à savoir : Bitcoin consomme-t-il autant que l’inconscient collectif le pense ?

Alors oui, Bitcoin consomme de l’énergie : des machines font des calculs et sécurisent le réseau. En échange de leur travail, le réseau leur reverse une partie des frais de transactions et de nouveaux bitcoins fraîchement créés.

Cet échange de bons procédés fonctionne depuis 14 ans et le mining de bitcoins est aujourd’hui une activité à temps plein pour bon nombre d’entrepreneurs modernes. Ces derniers organisent des containers de transport en véritables laboratoires de mining ambulants et sillonnent le globe à la recherche d’électricité bon marché. En effet, comme toute entreprise, ces mineurs cherchent à faire du profit et n’ont qu’un seul levier pour cela : réduire leur dépense énergétique.

Contrairement à ce que pense l’opinion populaire, l’électricité bon marché se trouve généralement du côté des sources d’énergie renouvelables. Ne sachant pas conserver durablement l’énergie, ces sites de choix se retrouvent souvent dans l’obligation de produire de l’énergie quand bien même le réseau ne saurait pas les utiliser.

Prenons par exemple le cas d’un barrage hydraulique soumis à de fortes intempéries. Pour éviter la catastrophe, il vous faut laisser passer l’eau dans les turbines et donc produire de l’électricité même en plein été, lorsque la consommation aux alentours est au plus bas.

Le même phénomène est observé sur les puits de pétrole à travers le globe. En 2022, le « Global Gas Flaring Tracker Report » de la Banque Mondiale déclarait que 144 milliards de mètres cubes de méthane avait été brûlé en 2021 par des torchères pour relâcher « uniquement » du CO2 (moins polluant que le méthane). Ce gaz est simplement brûlé et relâché dans l’atmosphère.

Pour faire un parallèle comme savent le faire nos médias traditionnels, cette quantité de méthane représente environ 1400 TWh d’électricité, soit près de 3 fois la consommation d’un pays comme la France sur un an. Des mineurs installés sur ce type d’installation participent donc à la décarbonation du site en augmentant sa rentabilité.

Dans ces cas-là, venir brancher un container mineur de bitcoins sur le surplus électrique du réseau présente un avantage considérable : vous évitez de gaspiller de l’énergie, sécurisez le plus gros système de paiement décentralisé de la planète tout en faisant profiter le mineur de tarifs préférentiels pour le service rendu.

C’est pour toutes ces raisons que, malgré la difficulté à rassembler ces informations, une majeure partie du réseau Bitcoin fonctionne grâce à de l’énergie verte. Ainsi, le Bitcoin Mining Council indiquait dans son rapport de 2022 que la quantité d’énergie renouvelable utilisée dans la sécurisation du réseau Bitcoin se situait aux alentours de 58 %. Bitcoin apparaît donc comme un acteur de la transition écologique, permettant de booster la rentabilité d’infrastructures renouvelables.

Replaçons l’église au Centre du Village

Pour terminer, nous devons maintenant porter notre attention sur la quantité d’énergie consommée par le réseau Bitcoin, et plus particulièrement sur ce dont nous parlons lorsqu’il est question de consommation énergétique.

Le réseau Bitcoin est construit pour être autonome : l’énergie consommée renforce la sécurité du protocole et permet de le maintenir en vie. Il est donc simpliste d’expliquer qu’une transaction sur Bitcoin consomme une telle quantité d’électricité, car cette énergie est utilisée pour bien plus de choses que cette simple transaction. Mais, on vous l’accorde, c’est bien plus facile à servir sur un plateau.

Faisons l’analogie avec le système bancaire traditionnel. Si l’on se place dans le prisme établi par l’inconscient collectif, nous dépensons beaucoup moins d’électricité en effectuant un virement qu’en utilisant le réseau Bitcoin.

Toutefois, il faut aussi prendre dans votre calcul toutes les composantes permettant au système financier traditionnel de tenir debout. Additionnez donc l’énergie dépensée par : les convoyeurs de fonds partout sur la planète, les infrastructures bancaires, l’électricité dans les bureaux, le déplacements des employés, la sécurisations des transactions, l’impression d’espèces, etc… L’addition est salée.

Le cabinet de conseil en paiement, Valuechain, s’est porté sur ces questions dans son rapport Bitcoin : Efficacité énergétique des crypto-paiements, publié mi-2022. Selon leur étude et en mettant bout à bout les éléments précédents, le système financier actuel consommerait environ 56 fois plus que le réseau Bitcoin. Bien que probablement contestable en certains points, cette étude approfondie montre que tout n’est pas si clair lorsque l’on établit une comparaison entre Bitcoin et le système traditionnel.

Une nouvelle fois, il parait insensé d’imaginer remplacer le système actuellement en place par Bitcoin du jour au lendemain. Mais comme expliqué précédemment, Bitcoin apporte une alternative et vient s’inscrire dans cette transition inévitable.

Aussi, une attention particulière doit être donnée aux comparaisons avec la consommation énergétique de Bitcoin. Certains élus souhaitent interdire le mécanisme de consensus de Bitcoin, la preuve de travail, pour cause de trop grande consommation énergétique. Il en revient donc à interdire une alternative efficace aux systèmes de paiement traditionnels.

Toutefois, une étude de l’agence internationale de l’énergie en 2018 estimait la consommation d’électricité des sèche-linge résidentiels dans le monde à plus de 185 TWh par an. Le rôle d’un sèche-linge étant de cracher de l’air chaud pour sécher du linge, qui sécherait naturellement au soleil, devons-nous également nous poser la question de supprimer les sèche-linges ? On grossit les traits, mais vous comprenez l’ironie de la situation.

Face à ces constats et à la place prise par Bitcoin dans l’économie mondiale, certaines initiatives viennent renforcer le rôle de Bitcoin dans la transition énergétique.

Par exemple, nous voyons émerger des solutions de chauffage domestique articulées autour de mineurs de bitcoins. Une déclinaison de ce système existe également dans l’univers des chauffe-eau domestiques. Imaginez vivre dans un monde où vous pouvez amortir vos dépenses en vous chauffant, c’est le propre de ces innovations.

Dans un autre registre, certaines exploitations des Pays-Bas se servent de mineurs de bitcoins pour tempérer leurs serres. En remplaçant leurs systèmes de chauffage par ces installations, ces agriculteurs peuvent ainsi utiliser plus efficacement leur énergie en encaissant des bénéfices selon l’état du marché.

Conclusion

L’objectif de cet article était d’apporter un prisme différent sur la façon dont les questions énergétiques liées à Bitcoin sont traitées dans les médias traditionnels. Comme expliqué, adopter Bitcoin comme monnaie d’étalon mondial accompagnerait la transition énergétique, nécessaire pour garantir un futur pérenne aux jeunes générations. Toutefois, aussi bien que Rome ne s’est pas faite en un jour, nous sommes encore loin d’imaginer les échanges commerciaux mondiaux se réaliser en cryptomonnaies.

De nombreux contre-arguments peuvent être avancés et nous vous invitons à vous servir des réseaux pour exposer vos points de vue : nous nous ferons un plaisir d’échanger avec vous.

Nous avons pour ambition de créer une série d’articles pour défaire les idées reçues sur Bitcoin et les cryptomonnaies. N’hésitez pas à les partager autour de vous pour répandre un point de vue différent sur ces questions majeures, dont la bonne compréhension du grand public est primordiale. Enfin, pour de plus amples informations sur ces sujets, nous vous invitons à prendre connaissance des différentes ressources dans l’article et à suivre les travaux de Sébastien Gouspillou et Alexandre Stachtchenko qui ont pour habitude de vulgariser ces questions.